Archives par mot-clé : François Richard

François Richard : le processus d’adolescence à l’âge adulte : le cas de la femme léopard

À partir d’un cas de cure psychanalytique de jeune adulte, cet article cherche à cerner les caractéristiques du passage, au-delà de l’adolescence, vers la vie d’adulte. Il s’agit d’une patiente de structure hystérique comportant une dimension psychosomatique et une propension à l’agir. La cure permit le développement après-coup d’un processus d’élaboration du pubertaire jadis empêché. La façon dont la multiplicité des pulsions partielles prégénitales infantiles peut être ressaisie dans une synthèse génitale « polyphonique » est étudiée. La subjectivation adulte se nourrit de la proximité du sexuel infantile, la meilleure façon d’éviter une structuration adulte défensive et inauthentique serait donc de tolérer en soi tout une part d’enfance et d’adolescence.

François Richard : discussion 1

The author highlights the original axes of Kari Hauge’s clinical presentation: which combines an accommodation of the regression of the adolescent girl as in the treatment of a child with an encountering technique based on the specificity of the adolescent dimension – the formulation of interpretations both of unconscious content and of the actual relation between the patient and the analyst. This practice allows for an elaboration of infantile Oedipus complexes re-actualized by adolescence while facilitating a resumption of the process of subjectivation, once the needs of dependence have been acknowledged.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 29-40.

François Richard : temporalité, psychose et mélancolie à l’adolescence

Dans cet article, l’auteur montre comment le concept de subjectivation est issu de la clinique des états psychotiques à l’adolescence. Ceux-ci sont reliés à un noyau mélancolique parfois difficile à repérer sous le conflit pulsionnel pubertaire. À partir d’un cas clinique d’entrée dans la psychose à l’adolescence, la relation fondamentale entre psychose, temporalité et mélancolie est reproblématisée d’une façon susceptible de rendre compte des symptomatologies d’allure “ cas-limite ” dans une théorisation post-freudienne tenant compte de certains apports de Green et Racamier.

François Richard : un remords de proust. contribution à la théorie psychanalytique de la création

Dans cet article est faite l’hypothèse que l’on trouve dans l’ensemble de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust les traces d’une censure portant sur l’émergence de la sexualité pubertaire. Explicitement évoqué dans Contre Sainte-Beuve, le moment de découverte de la nouveauté pubertaire ne réapparaît ensuite que de façon voilée dans La Recherche. De cette censure et de ce remords, l’œuvre cherche à en réparer les effets destructeurs par une esthétique spécifique dont l’économie libidinale est ici analysée (en particulier le fantasme d’“ homme-lesbien ”, un certain fétichisme, et la métaphorisation permanente de l’angoisse de castration). Un regard nouveau peut alors être porté sur les apories proustiennes bien connues concernant la temporalité.

François Richard : la parentalité, une notion à discuter

Cet article cherche à montrer que la notion de parentalité émerge dans le contexte d’une évolution historique où le lien social tend à s’auto-reproduire, au-delà des systèmes traditionnels de parenté. Ceci doit être mis sérieusement à la discussion, dans la mesure où risquerait d’être oubliées la conception psychanalytique du conflit pulsionnel œdipien et la centralité de l’interprétation du transfert dans la cure analytique. Une première partie envisage les modalités actuelles du « malaise dans la culture » ; sont ensuite étudiés certains avatars de la subjectivation cas-limites qui se rationalisent dans un discours sur la parentalité. En conclusion, parentalité et parenté sont dialectisées grâce à une mise en perspective anthropologique.

François Richard : le complexe d’œdipe existe-t-il toujours ? l’identique et la différence. débat avec Françoise Héritier

Cet article discute l’hypothèse selon laquelle, dans la société contemporaine, le complexe d’Œdipe se complexifie mais existe toujours comme organisateur central de la psyché.

Un débat avec les points de vue de l’anthropologie – et en particulier avec Françoise Héritier et sa théorie de « l’inceste du deuxième type » (entre une mère et une fille qui ont le même amant) – introduit à une reproblématisation des notions d’homosexualité primaire, d’intersubjectivité et de tiercéité. La question de la différenciation peut ainsi être mieux pensée dans son rapport à la subjectivation : y a-t-il risque de dé-différenciation psychotisante dans l’inceste ? Qu’en est-il des troubles psychiques à l’adolescence où les phénomènes de régression vers des situations groupales où prévalent les fonctionnements limites ?

L’identique dont parle Françoise Héritier ne correspond pas terme à terme à l’économie libidinale narcissique. Il faut relancer le dialogue historique entre psychanalyse et anthropologie (A. Green et J. Lacan avec C. Lévi-Strauss, plus récemment les échanges avec M. Godelier et B. Juillerat) à partir d’une réflexion sur le devenir de la fonction paternelle aujourd’hui – dans le prolongement de la discussion critique de la théorie de l’inceste du deuxième type, et d’un exemple de société traditionnelle sans pères et des néo-parentalités contemporaines.

Le triangle œdipien apparaît comme susceptible de prendre des formes variées.

Adolescence, 2014, 32, 1, 23-46.

François Richard : travail de représentation et processus psychotique

Dans cet article est faite l’hypothèse que le processus de subjectivation, en particulier à l’adolescence, recourt à la fermeté d’un style, qu’il soit de posture personnelle ou artistique, lorsque le sujet est menacé par des attaques psychotiques. On le voit alors intensifier son travail de pensée et de représentation, mais on distingue alors difficilement l’excès de conscience mélancolique, l’angoisse psychotique et un type de sublimation fasciné par le chaos pulsionnel. Une seconde hypothèse est faite concernant, à l’inverse, l’utilité d’une certaine solitude et de compromis masochistes avec l’objet et la réalité.

Un moment de crise d’allure psychotique chez une adolescente relevant d’une problématique névrotique est présenté dans la mesure où la quête de la singularité d’un style y endigue la décompensation.

Le théâtre de l’auteur dramatique S. Kane est ensuite analysé en détail, en effet on y trouve de façon exemplaire le paradoxe d’un suicide succédant à une maîtrise représentationnelle réussie.

Sont enfin discutées les propositions de Freud sur la destructivité masochiste et celles de D. W. Winnicott sur le noyau du vrai Self comme non-communication.

Francois Richard: La littérature « adolescente » entre le beau et le laid

De nombreux sujets d’identité adolescente cherchent à conforter leur sentiment d’identité dans des tentatives de création marquées par le sceau de la négativité et l’idéalisation du laid. Mais la créativité y reste souvent au niveau d’une métaphorisation naïve et des signifiés thématiques.

Sont analysés les textes de Valérie Valère, adolescente, anorexique, écrivain et suicidée, qui rend compte de son passage, quasi initiatique, par l’expérience psychopathologique, dans une écriture typique d’une certaine métaphoricité habitée par l’obsession de la mort. Ceci introduit à des hypothèses sur la logique liaison-déliaison qui organise la littérature écrite par des écrivains d’identité adolescente et ayant pour thème la souffrance psychique spécifique de l’adolescence.

François Richard : discussion 1

L’auteur dégage les axes originaux de la présentation clinique de Kari Hauge : la combinaison d’une technique d’aménagement de la régression de la jeune adolescente comme dans une cure d’enfant, avec une technique de la rencontre basée sur la spécificité de la dimension adolescente – la formulation d’interprétations portant à la fois sur les contenus inconscients et la relation actuelle entre la patiente et l’analyste. Cette pratique permet une élaboration des complexes œdipiens infantiles réactualisés par l’adolescence tout en facilitant une reprise des processus de subjectivation, une fois les besoins de dépendance reconnus.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 29-40.

François Richard : we are all migrants. on the diversity of libidinal economies

This article suggests that the them of migration be considered as a metaphor for an interior psychical operation : the subjectalizing differentiation from the primary objects, which play a decisive role in adolescence. The issue of the subject is treated within a dialogue with sociologists, anthropologists, historians and philosophers, to the point of envisioning a plural subject open to the diversity of libidinal economies – characterized by the omnipresence of psychical bisexuality and infantile sexuality, here related to gender theory.

Migration introduces one to mixing – ethnic, cultural, but also psychical. A clinical example of adolescent psychical disorder generating elaboration and symbolization of interior strangeness illustrates the hypothesis : we are all migrants.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 661-672.