Archives par mot-clé : Schizophrénie

Liuba Rakova-Carron : l’adolescence : comment la vivre et la terminer ou comment la commencer ?

À partir de deux brèves vignettes cliniques s’ouvrant sur l’histoire de jeunes adultes dont l’un ne présentait aucun signe inquiétant durant l’enfance alors que l’autre était suivie pour une symptomatologie psychotique, nous proposons de réfléchir après-coup aux aléas du processus de l’adolescence et au rôle que cette expérience psychique a pu, ou non, jouer dans l’évolution de leur vie. Et si cette expérience psychique de l’adolescence n’était pas accessible à tout le monde ?

Adolescence, 2020, 38, 2, 423-433.

François Richard : temporalité, psychose et mélancolie à l’adolescence

Dans cet article, l’auteur montre comment le concept de subjectivation est issu de la clinique des états psychotiques à l’adolescence. Ceux-ci sont reliés à un noyau mélancolique parfois difficile à repérer sous le conflit pulsionnel pubertaire. À partir d’un cas clinique d’entrée dans la psychose à l’adolescence, la relation fondamentale entre psychose, temporalité et mélancolie est reproblématisée d’une façon susceptible de rendre compte des symptomatologies d’allure “ cas-limite ” dans une théorisation post-freudienne tenant compte de certains apports de Green et Racamier.

Stéphane Bourcet : psychose aiguë, schizophrénie débutante et adolescence

L’évolution des psychoses délirantes aiguës vers la schizophrénie est loin d’être majeure et représente en fait une minorité de cas. Cependant, il est indispensable de prendre en charge et de traiter tout épisode délirant aigu pendant une durée de un à deux ans après rémission symptomatique, le suivi spécialisé permettant de poursuivre l’observation et l’évaluation du patient, et préciser le diagnostic qui peut être celui d’un trouble de l’humeur.

Daniel Marcelli : psychose à l’adolescence

La notion de « schizophrénie » revient avec insistance dans les publications psychiatriques actuelles. Que signifie cette résurgence ? Dépister une maladie dès les premières manifestations symptomatiques, voire même avant, est une démarche d’autant plus justifiée qu’on dispose d’un traitement médicamenteux efficace. Mais peut-on réduire ainsi la question de la psychose à l’adolescence : une maladie brouillant le fonctionnement du système neuro-synaptique cérébral sans plus concerner le sujet, son histoire, les avatars de sa transformation pubertaire ? Effectivement, tout adolescent est menacé dans son sentiment de continuité existentielle par un risque d’effondrement ou de rupture réalisant une véritable menace psychotique, ce qu’on pourrait nommer une « psychose pubertaire ». Ce sont là des expressions destinées à décrire un potentiel négatif de désorganisation que l’individu contemporain doit traverser afin de satisfaire aux exigences d’une subjectivation imposée à chacun comme marque de sa singularité. Mais ce travail de subjectivation, jamais totalement acquis ni achevé ne peut s’engager et se poursuivre que si les fondements narcissiques de la petite enfance ont procuré à ce sujet une base de sécurité suffisante. En l’absence de celle-ci, la transformation sexuée du corps et la fantasmatique pubertaire deviennent traumatiques : dans ce contexte de haute incertitude, la désignation nosographique prend souvent l’allure d’une stigmatisation que l’adolescent risque d’autant plus de s’approprier qu’une de ses stratégies de singularisation siège précisément dans les conduites d’auto-sabotage. C’est dire dans ces conditions l’intérêt d’un accompagnement psychothérapique susceptible de tisser avec cet adolescent la continuité d’une histoire relationnelle qui constituera le premier temps d’une prise scénarisée quand manque la possibilité de reprise narcissique.

Vassilis Kapsambelis : neuroleptiques ou antidépresseurs ? l’indécidable de l’adolescence

L’article présente deux cas cliniques de probable début de schizophrénie, caractérisés par l’organisation d’un symptôme hypocondriaque central, signant la désappartenance du sujet au moment de la transformation pubertaire. Dans ces deux cas, les neuroleptiques se sont avérés moins utiles que les antidépresseurs. Ce constat appelle trois commentaires. Le premier est la nécessité de respecter une certaine cohérence entre règles de prescription et champ de référence clinique. Le second est l’éventuel intérêt des antidépresseurs dans ce type de débuts de schizophrénie à symptomatologie hypocondriaque. Le troisième est l’intrication du traitement neuroleptique avec l’économie narcissique du sujet, économie déjà impliquée dans la constitution du symptôme hypocondriaque, ce qui expliquerait l’intérêt des antidépresseurs dans ces cas.

Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 797-807.

Marie-Laure Paillère Martinot : recherche en neuroimagerie et adolescence

L’adolescence est une période-clé de développement des circuits cérébraux sous-jacents à la régulation des affects et des comportements. Les recherches en neuroimagerie permettent une meilleure appréhension des trajectoires de développement cérébral normal et pathologique de l’adolescence. Ainsi, des modifications du développement normal semblent impliquées dans la physiopathologie de troubles comme la schizophrénie ou les dépressions.

Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 733-744.