Archives par mot-clé : Psychose pubertaire

Haya Sleiman Haidar : quel paradigme pour la psychose à l’adolescence ?

L’article présente une construction théorique pour penser les manifestations d’allure psychotique à l’adolescence. Entre l’archaïque et l’actuel, le paradigme de la psychose pubertaire s’affranchit de la référence hâtive à la vulnérabilité schizophrénique pour redonner une valeur processuelle à la notion de potentialité. La psychose pubertaire dévoile un caractère éminemment frontalier et sa symptomatologie traduit des modalités de traitement qui s’étendent sur le spectre d’un travail du négatif nécessaire mais incertain.

Adolescence, 2020, 38, 1, 149-165.

Sonia Harrati, David Vavassori : agir violent et impasse pubertaire

Cet article s’intéresse à l’agir violent de l’adolescent hospitalisé en milieu psychiatrique. À partir d’un cas clinique, il se donne pour objectif de discuter d’une part en quoi à travers l’agir violent et le défaut de symbolisation, l’adolescent vient figurer une impasse pubertaire et soulève l’hypothèse d’une psychose pubertaire ; et d’autre part comment le clinicien peut ouvrir une perspective thérapeutique face aux ruptures du processus symbolique poussant l’adolescent vers l’agir violent.

Adolescence, 2019, 37, 2, 403-422.

Stephan Wenger : aurélie, le couple « perversion » – psychose pubertaire

Aurélie est envahie depuis sa puberté par des fantasmes pédophiles et sadiques ; après avoir été contenus pendant des années dans l’imaginaire, ils viennent d’être mis en acte. En parallèle, tout ce qu’elle présente en séance et ailleurs est d’une labilité inflexible ; ses caractéristiques psychopathologiques témoignent d’une menace de désorganisation psychotique récurrente et la situent dans le registre d’une psychose pubertaire. Cette vignette clinique offre l’opportunité d’une discussion de l’articulation entre « perversion » et psychose pubertaire.

Ignacio Melo : notes sur l’hallucinatoire

Le devenir des troubles psychotiques pubertaires dépend de l’utilisation que l’adolescent et l’environnement thérapeutique vont faire de leur hallucinatoire. Lorsque celui-ci est déployé et travaillé dans la relation analytique, la partie narcissique des identifications primaires reste préservée et il ne devient plus indispensable d’opérer un désinvestissement de l’Inconscient comme Freud le postule dans le cas du président Schreber et dans la schizophrénie. L’hallucinatoire devient alors un outil précieux pour la sauvegarde et l’élaboration de désirs, dont la mise en mots permettra d’alléger l’économie du fonctionnement psychique de l’adolescent. Deux exemples cliniques illustrent ce propos.

Daniel Marcelli : psychose à l’adolescence

La notion de « schizophrénie » revient avec insistance dans les publications psychiatriques actuelles. Que signifie cette résurgence ? Dépister une maladie dès les premières manifestations symptomatiques, voire même avant, est une démarche d’autant plus justifiée qu’on dispose d’un traitement médicamenteux efficace. Mais peut-on réduire ainsi la question de la psychose à l’adolescence : une maladie brouillant le fonctionnement du système neuro-synaptique cérébral sans plus concerner le sujet, son histoire, les avatars de sa transformation pubertaire ? Effectivement, tout adolescent est menacé dans son sentiment de continuité existentielle par un risque d’effondrement ou de rupture réalisant une véritable menace psychotique, ce qu’on pourrait nommer une « psychose pubertaire ». Ce sont là des expressions destinées à décrire un potentiel négatif de désorganisation que l’individu contemporain doit traverser afin de satisfaire aux exigences d’une subjectivation imposée à chacun comme marque de sa singularité. Mais ce travail de subjectivation, jamais totalement acquis ni achevé ne peut s’engager et se poursuivre que si les fondements narcissiques de la petite enfance ont procuré à ce sujet une base de sécurité suffisante. En l’absence de celle-ci, la transformation sexuée du corps et la fantasmatique pubertaire deviennent traumatiques : dans ce contexte de haute incertitude, la désignation nosographique prend souvent l’allure d’une stigmatisation que l’adolescent risque d’autant plus de s’approprier qu’une de ses stratégies de singularisation siège précisément dans les conduites d’auto-sabotage. C’est dire dans ces conditions l’intérêt d’un accompagnement psychothérapique susceptible de tisser avec cet adolescent la continuité d’une histoire relationnelle qui constituera le premier temps d’une prise scénarisée quand manque la possibilité de reprise narcissique.