Dans le contexte sociétal, la clinique actuelle et sa violence interrogent le rôle du processus interprétatif de la cure analytique. Le rêve de pureté d’un acte intemporel qui rejoint l’abstraction esthétique du psychanalyste, devrait se confronter à la nécessité d’une figuration qui procède de cette manière de « faire avec » le nouage du symptôme. Il s’agit d’en suivre pas à pas les trajectoires, d’en repérer les traces imaginaires, réelles et symboliques et ce qui les fait tenir ensemble.
Cet article discute la présentation clinique de Vincenzo Bonaminio en trois temps : diagnostic et histoire clinique, multifocalité, et interprétation du trouble de l’identification primaire – afin d’introduire une discussion sur le diagnostic différentiel entre psychose, dysharmonie d’évolution et état-limite. À partir de là, sont proposées des hypothèses sur le maniement de l’interprétation.
In this article new forms of contradiction-conflict resulting from changes in the perception of limits that psychoanalysts encounter in their practice today are conceived from the perspective of the notions of work of the negative and of subjectivation
This article points out the place of verbal communication, interpretation and the use of the transference in the encounter with adolescents, emphasising the subtle and continuously variable dosage which has to be established between these three parameters if one wishes to promote a living and fruitful dialogue.
The author highlights the original axes of Kari Hauge’s clinical presentation: which combines an accommodation of the regression of the adolescent girl as in the treatment of a child with an encountering technique based on the specificity of the adolescent dimension – the formulation of interpretations both of unconscious content and of the actual relation between the patient and the analyst. This practice allows for an elaboration of infantile Oedipus complexes re-actualized by adolescence while facilitating a resumption of the process of subjectivation, once the needs of dependence have been acknowledged.
Taking off from a reading of D. Hirsch on « Constructions and interpretations in adolescence : from the future anterior to the re-composed past », the author will develop the idea of a form of construction particular to analytical work with adolescents, which confronts splittings of the systems of functioning and the contents carried by these.
The specific nature of work with adolescents requires an adjustment of the classical analytical setting. Using cases of difficult adolescents in contexts of breakdown or arrested development, the author discusses and illustrates the notion of adjustments to the setting. She investigates the place of interpretation, its specific character in the treatment of adolescents, and the value of combining interpretive with other tools in order that the individual may be able to historicize his or her traumatic experiences.
Cet article indique la place de la parole, de l’interprétation et de l’utilisation du transfert dans la rencontre avec l’adolescent, en soulignant le dosage subtil et sans cesse variable à établir entre ces trois paramètres si l’on veut promouvoir un dialogue vivant et fécond avec lui.
Dans cet article les nouvelles formes de contradiction-conflits résultant des changements relatifs à la perception des limites que rencontrent de nos jours les psychanalystes dans leur pratique, sont envisagées du point de vue des notions de travail du négatif et de subjectivation, à partir de cas cliniques présentant à la fois des fonctionnements névrotiques et cas-limites. L’accent est mis sur l’importance de la rencontre avec l’adolescent dans l’adulte, ainsi que sur la nécessité d’analyser après-coup dans les cures d’adultes, la mise en place lors de l’adolescence de systèmes défensifs spécifiques empêchant l’accès aux détresses infantiles primitives. L’hypothèse d’un trouble précoce de l’identification primaire aux fondements de ces fonctionnements amène à souligner l’importance de la reconnaissance par l’analyste de ses propres résistances à son implication subjective dans la rencontre analytique et, à partir de là, à envisager les modalités de l’interprétation et du dispositif. La présentation d’un cas de “ psychanalyse de face à face ” tend à montrer que les nécessaires aménagements de la technique, ainsi qu’un rapport bien problématisé à la théorie, rendent possible un vrai travail psychanalytique avec les patients souffrant de fonctionnements limites.
À partir d’une lecture de D. Hirsch sur « Constructions et interprétations à l’adolescence : du futur antérieur au passé re-composé » l’auteur développe l’idée d’une forme de construction particulière au travail analytique avec les adolescents, qui fait face aux clivages fonctionnels des régimes de fonctionnement tout autant qu’aux contenus qu’ils véhiculent.
Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 1039-1049.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7