Archives par mot-clé : Adolescence

Marilia Aisenstein : Contre un certain morcellement de la psychanalyse comme de la vie

Même s’il existe une spécificité des modalités de prise en charge de certains patients (limites, par exemple) et notamment des adolescents, l’auteur insiste sur l’importance pour tout thérapeute analyste de se référer à un seul et mime modèle théorico-clinique et de posséder une connaissance du coeur de la discipline : le modèle de la névrose.
Une formation longue et approfondie en psychanalyse doit précéder toute spécialisation trop hâtive.

Maxime De Sauma : l’espace de l’adolescence : de la nécessité d’une formation spécifique pour le traitement des patients adolescents

L’auteur, en prenant appui sur son expérience de psychanalyste au Brent Adolescent Centre, argumente sa conviction que le traitement des adolescents exige de la part des thérapeutes une connaissance et une formation particulières au regard de cette période spécifique de la vie qu’est l’adolescence.

Joëlle Bordet : youth, a socio-political dynamic in full transformation

In this article, we aim to resist representations of youth as effect or victim, by creating new potential supposed to both listen to the adolescent in his singularity as a subject and to analyze what he represents as a socio-political issue for society. This objective pre-supposes new exchanges and new cooperation not only between technician-participants, but within society as a whole.

Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 349-354.

Michel Fize : l’homosexualité chez les “ 11–15 ” ans

Partiellement libérée dans le discours adulte, l’homosexualité continue d’être stigmatisée dans l’univers des jeunes mâles, dans la mesure même où elle renvoie à cette part de féminité insupportable à l’âge de la virilité. C’est dire combien la découverte d’une telle orientation sexuelle chez un adolescent de 11–15 ans demeure une épreuve à surmonter.

Chantal Frère-Artinian : génocide et travail d’adolescence

L’exemple du récit de  Wahram Altounian, rescapé du génocide Arménien de 1915 alors qu’il avait quatorze ans, montre comment un adolescent peut entreprendre ce que l’auteur appelle un “ travail d’adolescence ” comme forme particulière de “ Kulturarbeit ” par la voie originale d’une stratégie : la ruse. La mobilisation massive de la libido pour l’autoconservation, en appui sur l’identification paternelle, et une qualité de la perception qui identifie très rapidement la valeur d’utilité pour la survie de la réalité extérieure, permettent à l’adolescent de remettre en fonctionnalité ce que Kestemberg appelle “ l’organisateur œdipien ”. Demeure cependant enclavée une partie traumatique non advenue à la symbolisation et qui garde une potentialité mélancolique.

Jean-Claude Métraux : de la victime à l’acteur

Cet article présente une tentative de synthèse du colloque et en souligne les points forts : interprétation des données cliniques et discussion critique des syndromes post-traumatiques ; psychologie de l’adolescent combattant ; problématique surajoutée de l’exil ; réflexions sur les mémoires sociétale et sociale ; tendance usuelle à  la problématique du deuil ; dynamique entre individu et communauté, psyché et société. L’accent sera finalement mis sur un renversement possible de perspective, qui implique parallèlement une redéfinition partielle du rôle du psychothérapeute, citoyen engagé et acteur social aux premières lignes de l’Histoire.

Stéphanie Frémont : acte sexuel violent et débordement du remords à l’adolescence : l’histoire de leila

À partir de la conceptualisation de Bonnet et de l’histoire d’une adolescente de seize ans amenée à commettre un viol sur la personne d’une autre jeune fille, plusieurs idées peuvent être dégagée quant à la spécificité du remords à l’adolescence et quant à son incidence dans le déclenchement d’actes violents.

Si le remords s’inscrit très tôt dans l’histoire du sujet, transmis à travers la filiation et repris par celui-ci en fonction de sa place dans l’ordre générationnel et de son propre vécu, l’adolescence le rendrait d’autant plus pesant que le sujet est pressé par son corps pubère de sortir des pactes fantasmatiques familiaux qui l’emprisonnent pour accéder à une identité génitale. Le remords à l’adolescence viendrait signer, pour l’adolescent, l’impossibilité de s’autoriser de son sexe et témoigner de l’enfermement de celui-ci dans une impasse entre l’identification primaire à la mère active et toute puissante et l’identification secondaire, œdipienne. Se heurtant à la nouveauté génitale, le remords pourrait conduire le sujet au passage à l’acte, ce moment fou de débordement du remords signant, de façon paradoxale, à la fois l’incapacité du sujet de s’engager sur la voie de l’accomplissement pubertaire et à la fois, son ultime tentative, vaine et désespérée, de redevenir sujet de son histoire. Et si cet acte s’avère un échec dans sa visée libératrice, peut-être pourra-t-il permettre au sujet, soutenu par le lien transférentiel, de reprendre la parole.

Denise Medico, Joseph Josy Lévy : le premier baiser

 

Geste significatif dans les représentations sociales et artistiques, le baiser constitue l’une des icônes de la modernité. À partir d’entrevues exploratoires et d’un questionnaire passé auprès d’étudiants universitaires du Québec et de Suisse Romande, la place et la signification du premier baiser dans l’adolescence ont été cernées. Les données suggèrent un ensemble de contextes (baiser-jeu ou initiation) axés sur l’expérimentation et l’exploration de techniques. Cependant les facteurs nationaux semblent intervenir quant à la modulation de la place du baiser dans les scénarios sexuels, contribuant au développement psychosexuel.

Jean-Yves Chagnon : féminité entre latence et adolescence

 

Le remaniement des identifications chez la jeune fille dans le passage de la fin de l’enfance à l’adolescence est illustré à partir des données d’une recherche sur les préadolescents et leur devenir, recherche effectuée à partir d’entretiens et de la méthodologie projective. Alors que les jeunes filles prépubères et pubères ont en moyenne le même âge, des différences radicales s’observent en ce qui concerne la mutation d’une féminité d’enveloppe vers une féminité orificielle selon qu’elles sont réglées ou non, illustrant ainsi la validité des hypothèses sur le pubertaire proposées par Ph. Gutton. Parallèlement des mouvements psychiques de séparation vis-a-vis des images parentales se dessinent, tremplin pour la subjectivation.

Catherine Wieder :  » Une parole se cache « , adolescence africaine et psychopathologie

Après avoir dépouillé un dossier en provenance d’Afrique, l’auteur rassemble les caractéristiques des adolescents au Bénin, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Zaïre ainsi qu’au Burkina Faso et chez quelques migrants africains en France. Si ces adolescents semblent dans l’ensemble partager les problèmes psychologiques de leurs contemporains français, la théorie, elle, reste très marquée par le modèle français mais trop souvent ne tient que peu compte des spécificités sociologiques des régions concernées.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 297-306.