Archives par mot-clé : Génocide

Chantal Frère-Artinian : genocide and adolescence-work

The example of the story of Wahram Altounian, a survivor of the 1915 Armenian genocide at the age of fourteen, shows how an adolescent can undertake what the authors calls an “ adolescence-work ” as a particular form of “ Kulturarbeit ” by the original means of a strategy : a ruse. The massive mobilization of libido for self-preservation, buttressed by paternal identification and a quality of perception that quickly identifies the usefulness of external reality for survival, enables the adolescent to get what Kestemberg calls the “ Oedipal organizer ” going again. However, a traumatic part remains embedded within; it has not attained symbolization and retains a potential for melancholy.

Olivier Ouvry : adolescence and genocide

The frequency of military engagement of adolescents in genocide raises the question of a possible parallel between the processes involved in war and those mobilized in adolescence. This leads to the question of the possible resonance between individual psychical processes and social processes, along the lines of what Freud introduced in Civilization and Its Discontents. Here the intersection of processes would occur around the act as a substitute for a failure of trans-generational transmission in childhood, either within the family or within the social milieu.

Chantal Frère-Artinian : génocide et travail d’adolescence

L’exemple du récit de  Wahram Altounian, rescapé du génocide Arménien de 1915 alors qu’il avait quatorze ans, montre comment un adolescent peut entreprendre ce que l’auteur appelle un “ travail d’adolescence ” comme forme particulière de “ Kulturarbeit ” par la voie originale d’une stratégie : la ruse. La mobilisation massive de la libido pour l’autoconservation, en appui sur l’identification paternelle, et une qualité de la perception qui identifie très rapidement la valeur d’utilité pour la survie de la réalité extérieure, permettent à l’adolescent de remettre en fonctionnalité ce que Kestemberg appelle “ l’organisateur œdipien ”. Demeure cependant enclavée une partie traumatique non advenue à la symbolisation et qui garde une potentialité mélancolique.

Olivier Ouvry : adolescence et génocide

La fréquence des engagements militaires d’adolescents dans les génocides suscite une interrogation sur un éventuel parallélisme entre les processus en jeu dans ces guerres et ceux mobilisés dans l’adolescence. Cela ouvre à la question d’une résonnance possible entre les processus psychiques individuels et ceux sociaux, dans la continuité de ce qu’introduit Freud dans Malaise dans la civilisation. Ce croisement se ferait, en l’occurrence, autour de l’agir, en tant que suppléance d’un défaut de transmission trans-générationnelle dans l’infantile, que ce soit au sein de la famille ou au sein du social.