Archives par mot-clé : Agir

Johann Jung : un paradoxe de la réflexivité : penser sa propre mort

La réorganisation psychique impliquée par la puberté fait de la réflexivité un axe majeur de l’adolescence qui éclaire autrement la problématique de la subjectivation. Dans ce contexte, la mise en scène de sa propre mort permet paradoxalement de rétablir une forme de réflexivité subjectivante à même de relancer les processus d’appropriation de soi. Ce travail s’étaye sur l’investissement d’un objet-double capable de soutenir la réflexivité en souffrance.

Adolescence, 2015, 33, 4, 859-869.

Olivier Ouvry : adolescence et génocide

La fréquence des engagements militaires d’adolescents dans les génocides suscite une interrogation sur un éventuel parallélisme entre les processus en jeu dans ces guerres et ceux mobilisés dans l’adolescence. Cela ouvre à la question d’une résonnance possible entre les processus psychiques individuels et ceux sociaux, dans la continuité de ce qu’introduit Freud dans Malaise dans la civilisation. Ce croisement se ferait, en l’occurrence, autour de l’agir, en tant que suppléance d’un défaut de transmission trans-générationnelle dans l’infantile, que ce soit au sein de la famille ou au sein du social.

 

René Roussillon : précarité et vulnérabilité identitaires à l’adolescence

L’auteur propose une théorie de l’adolescence fondée sur la nécessaire révolution subjective introduite par l’émergence de la potentialité orgasmique liée à la maturation biologique de la puberté. Mais celle-ci est d’abord vécue passivement car « imposée » à l’adolescent par la biologie. C’est dans le travail de réappropriation subjective auquel l’adolescent est alors conduit qu’il faut situer le rapport de l’adolescent à la mort et aux différentes formes que la rencontre avec celle-ci produit. Confronté à la question de la mort, l’adolescent va mobiliser les potentialités de l’agir pour tenter de différencier les registres psychiques menacés de confusion par les aléas de cette rencontre et tenter d’introduire des limites en s’étayant sur celles du corps.

Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 241-252.

Lisa Ouss-Ryngaert : l’agir comme processus ?

L’auteur insiste sur quatre points évoqués par J. Dayan, B. Guillery-Girard. Le premier concerne le renversement des conceptions de l’adolescence vers un modèle téléologique. Le second propose une nouvelle lecture des signes cliniques : une conception de l’agir non comme un symptôme, mais comme un processus structurant. Le troisième concerne la manière dont on peut penser l’articulation entre neurosciences et psychanalyse. Le dernier aborde l’édification d’un nouveau cadre pour la psychopathologie. D’une place du « tout neuroscientifique » dans la psychologie du sens commun à l’ouverture théorique féconde, ces interactions ne laissent pas de nous questionner.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 517-526.