Archives par mot-clé : Orgasme

Maurice Corcos : sensorialité = fragments épars – morceaux vivants. expérience clinique, survol littéraire

De l’importance de la sensorialité dans la construction du sujet à l’adolescence en tant que reprise d’une sensorialité de la prime enfance, et de son télescopage avec la métamorphose pubertaire de l’expérience orgastique. De l’impact que cet événement produit dans le rapport du sujet au monde extérieur et à ses objets internes en terme de création… entre absence et présence de l’objet.

Adolescence, 2014, 32, 4, 857-864.

André Brousselle : destin des théories sexuelles pubertaires

Les théories sexuelles pubertaires (T. S. P.) masculines sont caractérisées d’une part par leur ancrage dans les premiers éprouvés orgastiques, condensant décharge d’excitation, de sperme et de cellules germinales ; et d’autre part par leur destin vers différentes théories des fluides, dont l’économique. Cette transformation est ici suivie chez un patient adulte. Le chemin inverse nous amène à poser l’hypothèse que la théorie économique de Freud serait dérivée de ces théories sexuelles pubertaires.

René Roussillon : la pulsion et l’intersubjectivité

L’auteur essaye de penser ce que pourrait être une conception psychanalytique de l’intersubjectivité qui respecterait la double référence à l’inconscient et à la sexualité infantile. Il lui semble qu’il est nécessaire alors de souligner la valeur “ messagère ” de la pulsion et de ses modes de représentance. Deux vignettes cliniques mettent en évidence comment la pulsion se compose ou se décompose aussi en fonction de la réponse de l’objet autre-sujet, ainsi que les dimensions inconscientes des messages agis dans la situation de face à face. Puis une décomposition des différents “ brins ” de l’expérience de satisfaction ouvre la question d’une conception du sexuel infantile qui inclut l’objet comme autre-sujet dans son organisation. La question de l’adolescence est enfin reprise comme moment de la retrouvaille du sexuel infantile ainsi redéfini en fonction du corps à corps du sexuel adolescent, mais aussi comme menace de confusion liée à cette retrouvaille.

Gisèle Chaboudez : le temps logique de l’adolescence

Maintenant qu’il existe en psychanalyse une logique susceptible d’identifier les temps de la formation d’un sujet comme d’une névrose, on vérifie que l’adolescence est un temps logique déterminant. Moment de la prise rétroactive du fantasme, il est aussi celui de la découverte de l’orgasme qui constitue ce que J. Lacan appelle une maturation de l’objet a. Le rapport sexuel découvre sa non-conjonction chez l’homme et chez la femme, dont l’effet est de castration pour les deux partenaires, répétant la castration symbolique issue de l’Œdipe.

René Roussillon : précarité et vulnérabilité identitaires à l’adolescence

L’auteur propose une théorie de l’adolescence fondée sur la nécessaire révolution subjective introduite par l’émergence de la potentialité orgasmique liée à la maturation biologique de la puberté. Mais celle-ci est d’abord vécue passivement car « imposée » à l’adolescent par la biologie. C’est dans le travail de réappropriation subjective auquel l’adolescent est alors conduit qu’il faut situer le rapport de l’adolescent à la mort et aux différentes formes que la rencontre avec celle-ci produit. Confronté à la question de la mort, l’adolescent va mobiliser les potentialités de l’agir pour tenter de différencier les registres psychiques menacés de confusion par les aléas de cette rencontre et tenter d’introduire des limites en s’étayant sur celles du corps.

Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 241-252.

Alejandro Rojas-Urrego : appelle-moi seulement amour et je serai rebaptisé

L’état amoureux à l’adolescence prend souvent la forme de la passion et les accents d’une tragédie. Il est aussi craint que recherché, non seulement en tant que retrouvaille et répétition, « réédition de faits anciens » écrit Freud, mais aussi en tant que découverte nouvelle, dynamisme créateur, invention transformatrice. Il représente désormais un second baptême, une nouvelle naissance qui doit parfois dénier la première. Aimer, c’est renaître. Se défaire, afin de mieux se refaire, se recréer. Au risque, bien entendu, de se perdre pour toujours. L’état amoureux à l’adolescence s’impose à l’attention du psychanalyste. L’expérience clinique nous confronte parfois aux effondrements psychiques qui suivent les déceptions amoureuses. Elles sont alors les révélateurs de la qualité des assises narcissiques des adolescents dont l’identité est en souffrance. Reviviscence plus que réminiscence. Dans ces situations où les représentations viennent à nous manquer, la littérature nous est souvent d’un grand secours. Elle peut nous permettre de commencer à mettre en mots une histoire qui n’en a pas. À partir de l’étude de Roméo et Juliette de W. Shakespeare, l’auteur propose plusieurs lignes d’interprétation possibles de l’amour à l’adolescence autour des notions de corps sexuel, de narcissisme, de mort, d’orgasme, de nom.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 683-705.