Archives par mot-clé : Neurosciences

Jacques Dayan : Towards a New Epistemology

Can neuroscience lead to a new metapsychology of adolescence? N. Georgieff’s paper leads us to question the concepts of complementarity and integration, especially complementarity developed by G. Devereux. It borrowed from some currently essential domains questions about the nature of theory raised by the development of relativist and quantum physics.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 181-184.

Bernard Golse : between neurosciences and psychoanalysis

After a review of some examples of epistemological dialogue between neurosciences and psychoanalysis (such as the theory of delayed-action effect seen in light of current findings about memory, the activeness of perceptions, dream and different kinds of memory, representations of action and recent discoveries in neuro-imaging, infantile amnesia and the movement from analog to digital communication, the theory of mind in light of projective identification), the author considers the problematic of intersubjectivity in connection with the question of polysensorial synchrony, before concluding with an evocation of some obstacles that stand in the way of this transdisciplinary dialogue.

Jacques Dayan : autonomy as value

This article discusses the idea that the concept of responsibility for Self has for several generations been a dominant representation of the relationship between the individual and the socius. One of the principle hypotheses put forward by the author is that the (relative) irresponsibility of the Self is associated with the extent of its delegation of its protection of itself to the state. These modifications would then echo the socio-economic transformations and cross over, as we will show, into the field of the human sciences. They manifest themselves, as far as psychoanalysis is concerned, in an evolution of the complaint and the greater emphasis on « narcissistic » disorders. It is still uncertain whether these transformations have a consistent affect on adolescent behavior beyond the role it seems to have regularly played : that of a social integrator, a ferry from one generation to the next.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 609-614.

Lisa Ouss-Ryngaert : the act as process?

The author stresses four points mentioned by J. Dayan and B. Guillery-Girard. The first has to do with the reversal of conceptions of adolescence into a teleological model. The second offers a new reading of the clinical signs : a conception of the act not as a symptom, but rather as a structuring process. The third concerns the way in which we can conceive of the articulation between neurosciences and psychoanalysis. The last discusses the edification of a new framework for psychopathology. From the place of the « all-neuroscience » in the psychology of common sense, to the opening of a fruitful theorization, these interactions continue to raise questions for us.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 517-526.

Jacques Dayan, Bérangère Guillery-Girard : adolescent behavior and brain development : psychoanalysis and neurosciences

Case Reports, anecdotal evidence, descriptive epidemiologic studies, psychoanalytic and neuroscientific studies converge to conclude that impulsivity, sensation seeking and risky behaviours are common during adolescence. Epidemiological studies put forward that not only adolescents (fifteen-eighteen years old) but also young adults (eighteen/fifty five years old) are at increased risks of dangerous behaviours. Structural and functional neuro-imaging studies have shown that neural circuitry undergoes major reorganization during adolescence and young adulthood, particularly in those regions of the brain relating to executive functions, the self and social cognition. Decreases in gray matter volume during adolescence mainly reflect a massive reduction in the number of synapses ; meanwhile, increases in white matter volume reflect improvement of connectivity between distant regions of the brain, studies showing that the brain undergoes major microstructural changes during adolescence, and indeed beyond. Two different approaches to the « tendency to act » during adolescence are expressed in both neurosciences and psychoanalysis. One of the most widespread conceptions hypothesizes that this tendency results from some deficiencies, namely a lack of mentalization, for psychoanalysts, or an inability of the prefrontal cortex to exert a mature control over the emotional brain – the limbic system – for neuroscientists. Hence adolescents could be dominated by their drive or their emotions. The other conception, that we follow and we develop, is that the relative unbalance between emotion and cognition during that period, if any, allows a fine tuning of the brain structure through adjustment of connectivity and functionality of the prefrontal regions. From an evolutionary perspective, the last brain regions to mature in a given adolescent are also the last brain regions to develop phylogenetically. Taking into account gregariousness and social conformism of adolescents, the « tendency to act », often described in pejorative terms referring to their consequences as « risky behaviors », helps to edify a social brain adapted to the adulthood of a new generation.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 479-515.

Jacques Dayan : pour une nouvelle épistémologie

Les neurosciences peuvent-elles conduire à une nouvelle métapsychologie de l’adolescence ? L’article de N. Georgieff, nous conduit à nous interroger sur les concepts de complémentarité et d’intégration, le premier particulièrement développé par G. Devereux. Il emprunta aux domaines essentiels aujourd’hui, des interrogations sur la nature de la théorie suscitées par le développement de la physique quantique et relativiste.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 181-184.

Jacques Dayan : l’autonomie comme valeur

L’idée que le concept de responsabilité de Soi s’impose depuis plusieurs décennies comme représentation dominante de la relation de l’individu au socius est discutée. Une des principales hypothèses avancées par l’auteur est que la – relative – irresponsabilité de Soi était associée à l’étendue de la délégation de sa propre protection à l’État. Ces modifications feraient écho aux transformations socio-économiques et traverseraient, nous l’évoquons, le champ des sciences humaines. Elles se manifestent, concernant la psychanalyse, par une évolution de la plainte et un accent porté sur les troubles « narcissiques ». Il reste incertain que ces transformations affectent de façon consistante le comportement adolescent au-delà du rôle que celui-ci semble avoir régulièrement joué : celui d’un intégrateur social, d’un passeur entre les générations.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 609-614.

Lisa Ouss-Ryngaert : l’agir comme processus ?

L’auteur insiste sur quatre points évoqués par J. Dayan, B. Guillery-Girard. Le premier concerne le renversement des conceptions de l’adolescence vers un modèle téléologique. Le second propose une nouvelle lecture des signes cliniques : une conception de l’agir non comme un symptôme, mais comme un processus structurant. Le troisième concerne la manière dont on peut penser l’articulation entre neurosciences et psychanalyse. Le dernier aborde l’édification d’un nouveau cadre pour la psychopathologie. D’une place du « tout neuroscientifique » dans la psychologie du sens commun à l’ouverture théorique féconde, ces interactions ne laissent pas de nous questionner.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 517-526.

Jacques Dayan, Bérangère Guillery-Girard : conduites adolescentes et développement cérébral : psychanalyse et neurosciences

Constatations empiriques, enquêtes épidémiologiques, clinique psychopathologique et neurosciences confirment la spécificité de certains comportements à l’adolescence : impulsivité, recherche de sensations et comportements à risque.

Ces comportements plus fréquents entre quinze et vingt-cinq ans sont contemporains d’une réorganisation cérébrale majeure qui affecte électivement le cortex préfrontal. La découverte des caractéristiques anatomiques et fonctionnelles du remaniement cérébral permet la mise en perspective des neurosciences et de la psychanalyse. Deux conceptions de l’adolescence s’expriment tout à la fois dans ces deux champs. L’une de ces conceptions dresse le tableau d’un adolescent aisément débordé par le pulsionnel (en psychanalyse) ou par l’émotion (en neurosciences) : dans le premier cas, il est postulé un défaut de mentalisation, dans le second, un défaut de contrôle du cortex préfrontal encore immature sur le cerveau limbique (émotionnel). L’autre conception, que nous soutenons, consiste en ce que le déséquilibre relatif entre émotion et cognition au cours de cette période, permet par le biais de l’expérimentation sociale, y compris « impulsive », une adaptation fine de la structure, de la connectivité et de la fonctionnalité des régions préfrontales. Dans une perspective évolutionniste, les modifications tardives de ces régions cérébrales, les dernières à se développer tant sur le plan de la phylogenèse que de l’ontogenèse, permettent non seulement la transition vers l’âge adulte, mais aussi une adaptation aux changements de valeurs opérés d’une génération à l’autre. La présentation d’approches croisées entre neurosciences et psychanalyse conduit à des remarques d’ordre épistémologique.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 479-515.

Bernard Golse : entre neurosciences et psychanalyse

Après avoir rappelé quelques exemples de dialogue épistémologique entre neurosciences et psychanalyse (comme la théorie de l’après-coup à la lumière des données actuelles sur la mémoire, le caractère actif des perceptions, le rêve et les différents types de mémoire, les représentations d’action et les découvertes récentes en neuro-imagerie, l’amnésie infantile et le passage de la communication analogique à la communication digitale, la théorie de l’esprit au regard du concept d’identification projective), l’auteur envisage la problématique de l’intersubjectivité en lien avec la question de la synchronie polysensorielle, avant de conclure par l’évocation de quelques obstacles à ce dialogue transdisciplinaire.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 269-285.