Archives par mot-clé : Latence

Bernard Golse : Plus de suicides en préadolescence ?

Après avoir précisé quelques problématiques théoriques centrales de la période de latence, ce travail insiste sur le fait que la latence n’est pas un stade comme les autres et qu’il est le fruit d’une co-construction entre l’enfant et les adultes. À partir de là, sont envisagées les tentatives de suicide des préadolescents dont la recrudescence actuelle est indéniable dans nos sociétés occidentales, en lien peut-être avec le fait que les bébés n’ont pas le temps suffisant d’être des bébés

Adolescence, 2016, 34, 2, 385-403.

Florence Guignard : y a-t-il une spécificité de la formation à l’exercice psychanalytique avec l’adolescent ?

Pour tenter de répondre à la question posée, l’auteur propose une réflexion sur l’évolution des caractéristiques des enfants et des adolescents au cours de ces quinze dernières années en Occident, et notamment en France. Elle conclut à un effacement progressif des caractéristiques respectives de la période de latence, de la puberté et de la deuxième période d’adolescence. Cette conclusion est lourde de conséquences, en ce qu’elle remet en cause toute la constitution du refoulement et du biphasisme des identifications post-œdipiennes décrites par Freud.
Du point de vue de la formation actuelle du psychanalyste en général, elle propose comme modéle technique princeps celui de la cure d’enfants, installant dans la foulée celui de la cure d’adolescent, sans les opposer davantage l’un à l’autre que ne le sont les structures psychiques des sujets auxquels s’adressent ces modèles.

Mareike Wolf : préadolescence, différence des sexes et latence dans des bandes dessinées et des dessins animés

Qu’est-ce qui dans les bandes dessinées « Titeuf » et le film des dessins animés « South Park » fait tant rire les adultes ?

Enfants en périodes de latence et préadolescents en sont les héros et convoquent chez l’adulte, à travers la « grivoiserie », l’évolution de la sexualité infantile et les questions de la différence des sexes.

Jean-Yves Chagnon : féminité entre latence et adolescence

 

Le remaniement des identifications chez la jeune fille dans le passage de la fin de l’enfance à l’adolescence est illustré à partir des données d’une recherche sur les préadolescents et leur devenir, recherche effectuée à partir d’entretiens et de la méthodologie projective. Alors que les jeunes filles prépubères et pubères ont en moyenne le même âge, des différences radicales s’observent en ce qui concerne la mutation d’une féminité d’enveloppe vers une féminité orificielle selon qu’elles sont réglées ou non, illustrant ainsi la validité des hypothèses sur le pubertaire proposées par Ph. Gutton. Parallèlement des mouvements psychiques de séparation vis-a-vis des images parentales se dessinent, tremplin pour la subjectivation.

Bruno Deswaene : Adolescence et catastrophe

L’adolescence constitue une temporalité spécifique qui bouleverse le développement ontogénétique de l’être. En ce sens, elle est une catastrophe morphogénétique qui doit être assimilée par le sujet. En tant qu’étape structurellement fondamentale sur le plan psychique, elle tient compte des expériences et des points de rupture antérieurs. Cependant, la souffrance ne rime pas systématiquement avec rupture ou crise, bien quíon lui attribue généralement un caractère mortifère. La rencontre préalable et précoce avec le sexuel dans le cadre d’un attentat sexuel survenu à la période de latence modifie le déroulement classique de l’équilibre psychique. Sur le plan social, ce vécu expérentiel initial engage une perception spécifique de nature catastrophique et inscrit, le plus souvent, le vécu dans une vision destructrice, c’est-à-dire modifiant l’ensemble des éléments que constitue la stabilité psychique du sujet. Cependant, l’appropriation de cette expérience du sexuel comme expérience de vie ne serait pas à concevoir comme un processus d’involution ou de barrage de l’évolution psychique, mais serait à réfléchir comme une étape à prendre en compte dans le déroulement successif des catastrophes inscrites dans l’ontogenèse humaine, connotant, de ce fait plus particulièrement la phase de l’adolescence qui constitue un temps singulier dans la révélation de l’attentat sexuel. Celle-ci se révélerait alors être un moment de personnalisation par le sujet de ce qui est pour lui une catastrophe intime.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 59-70.