Archives par mot-clé : Famille

Sophie Kecskeméti : la guerre civile

Après plus de soixante-dix ans de paix en Europe occidentale, on peut s’interroger sur le destin de la destructivité sous ces conditions inédites. On assiste peut-être à ce que l’on peut assimiler à des « guerres civiles » : suicides, ruptures familiales, judiciarisation de la vie civile. Deux vignettes cliniques, l’une illustrant les guerres intrafamiliales, l’autre les guerres institutionnelles sont complétées par quelques comparaisons entre ces deux formes et quelques considérations sur la différence entre passages à l’acte individuels et collectifs.

Adolescence, 2019, 37, 2, 343-355.

Anthony Brault, François Marty : l’identité sonore à l’adolescence

Cet article interroge la place et la fonction de l’expérience sonore au sein du processus d’adolescence. À travers plusieurs vignettes cliniques, nous traiterons des modalités de réaménagement de l’identité sonore à l’adolescence et de ses conséquences tant d’un point de vue individuel que groupal/familial. Nous témoignerons également du travail thérapeutique qui peut être effectué lorsque ces réaménagements ne peuvent être traités psychiquement.

Adolescence, 2018, 36, 2, 319-331.

Philippe Robert : Paroles portées

L’affiliation s’inscrit structurellement dans la construction filiative de tout un chacun. La crise adolescente est familiale et implique donc de ne pas isoler les différents acteurs de ce processus. L’Institution comme lieu spécifique de dépôt et de projection des problématiques inter et trans-subjectives permet de travailler la fonction phorique pour aboutir à un travail de transformation et d’appropriation.

Adolescence, 2017, 35, 1, 73-82.

Philippe Robert : prise en charge familiale psychanalytique

La mise en place d’une thérapie familiale peut prendre du temps, parfois des années, à la hauteur des résistances de la famille. L’adolescence révèle parfois des failles dans la structure du couple et l’enveloppe familiale, liées à des traumas non élaborés. Une situation clinique met en évidence ces processus, qui se déploient dans l’espace institutionnel et notamment dans le lien entre le thérapeute et le consultant.

Adolescence, 2014, 32, 3, 609-615.

Simon Schlumberger, Claire Jeudy, Nancy Pionnié-Dax : de l’impasse scolaire à la créativité avec les familles

Les demandes pour les adolescents en situation de déscolarisation croissent, le plus souvent formulées par leurs familles et rarement portées par les adolescents eux-mêmes. Le symptôme scolaire révèle souvent une souffrance familiale importante. Le travail avec les parents de l’adolescent apparaît dès lors primordial. Penser la malléabilité du cadre et mettre en place des co-consultations permet de mobiliser les ressources psychiques familiales et individuelles jusqu’alors impensées.

Adolescence, 2014, 32, 3, 481-491.

Annie Birraux : parents dans les situations de phobies scolaires

L’auteur illustre combien les résistances parentales peuvent faire le lit de la psychopathologie de l’adolescent. L’exposé d’une situation problématique de suivi thérapeutique permet de rappeler quelques principes concernant la prise en charge des familles. Il propose de penser la phobie scolaire comme un syndrome post- traumatique plutôt que comme une histoire névrotique, mais insiste sur le poids, dans le développement de l’adolescent, des idéaux infantiles parentaux non introjectés.

Adolescence, 2014, 32, 3, 464-479.

Serge Tisseron : nouvelles familles et nouvelles images : les habits neufs du narcissisme

 

Les transformations qui affectent le rapport des jeunes à leur propre image résultent de leur adaptation à deux situations radicalement nouvelles auxquelles ils sont confrontés dès la prime enfance : l’omniprésence des images – notamment celles que leurs parents font d’eux –, et les nouvelles organisations familiales dans lesquelles le désir que l’enfant surprenne est maintenu de plus en plus longtemps. « Être célèbre » est alors perçu comme le moyen privilégié de résoudre en même temps plusieurs désirs et angoisses contradictoires.

Turcat Sophie : volver a la vida

À travers un nouveau portrait de son pays, P. Almodovar nous fait découvrir les aléas de la culture du secret. Il met au centre de son histoire différentes femmes d’une même famille tentant de faire face aux problèmes que les hommes leurs ont apportés. Chacune a besoin de comprendre une partie de son passé d’abord caché puis dévoilé. La femme est fascinante, comme les liens qui les unissent au sein d’une même famille. Le passé revient et se reproduit dans leur vie ; le fait de l’affronter les aide à passer des étapes décisives.

Patrick Chaltiel : familles et psychiatrie : comment réduire les malentendus

La rencontre entre Famille et Soignants, en psychiatrie, est souvent d’emblée négativement connotée de part et d’autre. Peur, de la part des soignants, du déferlement émotionnel d’ambivalence et des doubles liens, perturbant une démarche diagnostique et thérapeutique classiquement fondée sur la séparation. Peur, pour la famille, de la malveillance accusatrice et culpabilisante qui a longtemps servi à la maintenir à l’écart de la construction thérapeutique.

Pourtant, une approche intégrative : « Thérapie pluri-partenariale » où chaque acteur impliqué doit découvrir ses propres ressources et interroger les mécanismes de sa propre cohérence psychique, présente des bénéfices certains, tant au plan du pronostic social du patient que de la prévention de pathologies secondaires induites par la souffrance de l’entourage… Encore faut-il travailler à éradiquer les préjugés du passé qui ont la peau dure et persistent, de façon sous-jacente, à empoisonner les relations naturelles entre des protagonistes inévitables de tout soin cohérent à visée intégrative et déstigmatisante.

Maria Fatima Olivia Sudsbrack : le projet phénix : une démarche collective de protection des adolescents par une mobilisation des ressources familiales et institutionnelles

À la demande du juge pour enfants du Tribunal de Brasilia, l’UFR de psychologie sociale de l’Université fédérale a mis en place un projet avec deux cents jeunes sous mesure de justice et leurs familles. Intitulé « Projet Phénix », le travail vise à renforcer les capacités des familles et des adolescents à se protéger des violences et des emprises de la favela. Les échanges au sein du groupe favorisent la reconnaissance des ressources de chacun. Cet article écrit par Maria Fatima Olivia Sudsbrack, professeur et initiatrice de ce projet, analyse le processus même pendant plus d’une année avec ces jeunes et leurs familles. Elle ouvre, par son témoignage et son analyse des pistes de travail pour les professionnels français de l’éducation.