Archives de catégorie : Parents dans les MDA – 2014 T. 32 n°3

Philippe Givre : conséquences psychiques induites par « l’effet-mère »

Les développements conceptuels apportés par D. Guyomard dans son ouvrage L’effet-mère s’avèrent précieux pour enrichir les notions explicitement pensées dans le cadre des processus adolescents. Ainsi, l’archaïque pubertaire viendrait réveiller, interroger la qualité du « narcissisme du lien » : lien initial de la relation mère-fille, et les conditions de la construction de l’objet mère et de sa perte. Sont envisagés le risque d’une mélancolisation du lien à l’objet et les répercussions au niveau du processus identificatoire, notamment pour la transmission du féminin entre mère et fille.

Adolescence, 2014, 32, 3, 643-655.

Thomas Aichhorn : « freud avant freud », à propos du lycéen sigismund/sigmund freud

En se centrant sur l’époque du collège et du lycée, l’auteur revient sur l’adolescence de Freud en utilisant des textes ou des documents inédits en France. Ces documents, comme les pensées éparses incrites dans le journal scolaire du jeune Freud, inscrivent également Freud dans le contexte politique de son temps. L’hypothèse centrale de cet article fait de Freud un adolescent confronté à des passions intenses, qui s’articulent avec certaines découvertes liées aux fondements de la psychanalyse.

Adolescence, 2014, 32, 3, 621-640.

Philippe Robert : prise en charge familiale psychanalytique

La mise en place d’une thérapie familiale peut prendre du temps, parfois des années, à la hauteur des résistances de la famille. L’adolescence révèle parfois des failles dans la structure du couple et l’enveloppe familiale, liées à des traumas non élaborés. Une situation clinique met en évidence ces processus, qui se déploient dans l’espace institutionnel et notamment dans le lien entre le thérapeute et le consultant.

Adolescence, 2014, 32, 3, 609-615.

Fanny Dargent : idéal de séance ?

L’article propose d’envisager la spécificité des psychothérapies à l’adolescence à partir de deux cas cliniques. Le premier évoque une forme « d’idéal d’être là » où le clinicien est un interlocuteur bienveillant accompagnant les remaniements intrapsychiques de l’adolescent. Dans le second, le désordre familial, entre autres, entrave la rencontre avec l’adolescent dans l’ici et maintenant de la séance.

Adolescence, 2014, 32, 3, 599-608.

Michel Delage : thérapie familiale et fonctionnement limite

Ce travail montre, à partir d’une observation, la place que peut prendre l’abord familial des modes de fonctionnement limite à l’adolescence. Cette place n’est envisageable qu’après une nécessaire clarification du contexte lorsque de nombreux professionnels sont engagés dans la situation. Le modèle de l’attachement, la prise en compte de la réalité relationnelle, et l’engagement actif du thérapeute sont des éléments déterminants.

Adolescence, 2014, 32, 3, 577-597.

Ioana Atger : les fantaisies partagées

Les familles des patients adolescents hospitalisés en soins-études et les équipes soignantes partagent des fantaisies communes de séparation-adoption, de réparation-destruction et de séduction-rejet. Dans cette « constellation adolescente », parents et équipes se retrouvent régulièrement en position d’identification, de projection, d’isomorphisme, de reflet systémique, de résonance. Ces phénomènes mettent les équipes en difficulté mais leur compréhension et leur élaboration est une chance à la fois pour les patients, leur famille et les institutions.

Adolescence, 2014, 32, 3, 555-576.

Sarah L. Fraser, Annie Jaimes, Ghayda Hassan, Lucie Nadeau, Rebecca Kasudluak : l’espace dans une résidence pour jeunes inuit

Environ 30% des Inuit du Nunavik (Québec) sont signalés à la Protection de la Jeunesse. En 2010, une Résidence a été développée spécifiquement pour ces jeunes afin de répondre à leurs besoins cliniques et culturels. L’objectif de la présente étude est d’explorer l’utilisation que font les jeunes de cet espace résidentiel. Les résultats suggèrent d’une part que la résidence constitue une « institution perméable », permettant une certaine continuité chez les jeunes malgré les nombreuses ruptures qu’ils vivent, d’autre part que les jeunes qui se trouvent généralement à la marge ont tendance à graviter vers le relationnel et vers le centre lorsqu’ils ont l’espace pour le faire.

Adolescence, 2014, 32, 3, 541-554.

Rahmeth Radjack, Gabriela Guzman, Marie Rose Moro : enfants mineurs isolés

Les situations des mineurs isolés étrangers sont paradigmatiques des difficultés que les professionnels peuvent traverser lorsque les parents sont absents. Le travail clinique requiert précisément de faire exister les parents dans le récit, en nous basant sur la capacité du jeune à se narrer pour construire une adolescence métissée entre deux mondes. Nous illustrons ces propos par deux vignettes cliniques issues de consultations individuelles dans une Maison des Adolescents, en présence d’un interprète.

Adolescence, 2014, 32, 3, 531-539.

Nora Bouaziz, Edwige Yanga, Margaret Ah-Pet Sakellarides, Marie Chenu, Marie Rose Moro : un enfant « confié » à la france ?

Pour ce couple franco-ivoirien, pris dans une grande solitude sociale et élaborative, être parents se vivait douloureusement, dans un métissage traumatique qui réclamait un espace transculturel. Cet espace a permis de penser les parcours de vie de chacun, la migration, la confrontation des représentations culturelles (relatives aux enfants, la parentalité, la conjugalité…), mais aussi les liens et les places au sein de la famille.

Adolescence, 2014, 32, 3, 521-530.