Archives par mot-clé : Père œdipien

Donald L. Campbell : l’état pré-suicidaire chez une adolescente

 

Cet article cherche à approfondir notre compréhension psychanalytique d’une tentative de suicide chez une adolescente. L’acte suicidaire est à appréhender comme la mise en acte d’un fantasme suicidaire. Après avoir étudié la nature et la fonction des différents types de fantasme suicidaire, l’auteur se focalise sur celui de sa patiente. Pendant la phase pré-suicidaire, le père de la patiente – en particulier son incapacité à revendiquer sa fille ou à se présenter soit comme rival amical de la mère soit comme objet de rechange – joue un rôle crucial dans l’état psychique de l’adolescente, comme en témoignent le transfert de la patiente et le contre-transfert de l’analyste. Un aspect fondamental de la dynamique qui s’enclenche pendant la thérapie d’un patient pré-suicidaire est la tentative de celui-ci pour forcer son analyste à participer, en collusion avec lui, dans le scénario suicidaire de façon à ce que l’analyste « autorise » ou « cause » le passage à l’acte suicidaire. Ces hypothèses sont illustrées par des extraits du matériel clinique d’une adolescente qui fit une tentative de suicide au cours de son analyse.

Gianluigi Monniello : pubertaire féminin et regard du père

Le pubertaire féminin est constitué par les nouveautés qui surprennent toute adolescente à l’époque du ménarque, non seulement dans son corps mais aussi et surtout dans sa vie psychique. Ce processus psychique complexe interroge, entre autres, la qualité du regard du père qui suit l’évolution de l’organisation de la sexualité génitale chez sa fille adolescente. Le travail aborde un aspect plutôt négligé du rapport de la fille avec son père. Il est souvent possible dans le traitement analytique des adolescents de voir des pères faibles, absents ou même violents être l’objet d’intenses élans protecteurs et de jugements positifs de la part de leurs filles, qui font tout pour poser sur un piédestal l’image paternelle. Dans ces cas, le père œdipien semble devoir être maintenu en vie et valorisé pour exercer de façon suffisante sa fonction. En effet, ce n’est qu’à cette condition que le fantasme parricide pourra être pleinement reconnu, sa valeur symbolique pleinement élaborée et que le père œdipien pourra disparaître à l’horizon.

Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 99-111.