Archives de catégorie : Engagement-2018 T.36 n°2

ph. Gutton, F. Houssier : Sigmund Freud, un adolescent (pas) comme les autres

Quelles sont les « traces vives » de l’adolescence de Freud dans sa théorisation psychanalytiques ? L’auteur de Freud adolescent, Florian Houssier, dialogue avec Philippe Gutton à ce propos. Bien que Freud ait travaillé sur la métamorphose de la puberté, il semble toujours rabattre la sexualité adolescente du côté de l’infantile ou de la névrose adulte. Pour Florian Houssier des occurrences dans  la lecture de l’œuvre de Freud laissent penser qu’une part de son adolescence aurait été répudiée : scénarios, sensorialité, fantaisies masturbatoires…, Philippe Gutton répond sur la dimension « sexual » du pubertaire.

Adolescence, 2018, 36, 2, 401-418.

Florian Houssier : Freud, Ferenczi et la troisième puberté

La relation entre Freud et S. Ferenczi a fait l’objet de biens des travaux, notamment à partir du mouvement de réhabilitation des écrits de ce dernier. Pourtant, il existe peu d’éléments concernant la place de l’adolescence dans leur lien, malgré le « diagnostic » de troisième puberté posé par Freud à la fin de leur relation. Nous explorons leur échange pour montrer comment, dans un intense climat ambivalentiel, les positions de chacun résonnent avec leurs conflits d’adolescence.

Adolescence, 2018, 36, 2, 389-400.

Julie Chevalier, Christian Bonnet, Guy Gimenez : le double héroïque, entre mythe et roman

Les auteurs interrogent les spécificités du double dans son articulation à la figure du héros, depuis certains mythes et dans le roman familial des névrosés. Deux visées sont explorées : le « double héroïque » comme ordonnancement du désir incestuel sororal et fraternel ; et la construction d’un « roman sororal et fraternel » par le sujet adolescent, articulant amour et haine auprès des figures érotisées de la sœur et du frère cadets.

Adolescence, 2018, 36, 2, 379-388.

Michael Chocron, Hélène Krieger-Denou : autismes et processus adolescent

Dans le cadre des autismes peu de travaux se sont intéressés jusqu’à présent à essayer de caractériser comment le processus adolescent agit sur ces sujets. Dans cet article, nous proposons une lecture de certains concepts fondamentaux issus de l’œuvre de Freud et Philippe Gutton concernant l’adolescence à l’aune des connaissances concernant l’autisme en se basant sur les travaux de G. Haag, R. Roussillon, D. Meltzer, M. Rhode et D. Anzieu qui permettent d’appréhender le fonctionnement archaïque.

Adolescence, 2018, 36, 2, 363-378.

Anne Boisseuil : mouvements temporels dans le processus thérapeutique

Nous nous intéressons aux processus temporels engagés dans une thérapie avec une adolescente. Nous décrivons le mouvement transférentiel au travers de ses temporalités subjectives chez la jeune fille mais aussi chez le thérapeute. Nous élaborons ce processus en trois temps recouvrant la subjectivation de la patiente. Les éprouvés sensoriels, émotionnels et agis dans le contre-transfert seront des points de compréhension et d’historisation inconsciente du processus thérapeutique.

Adolescence, 2018, 36, 2, 349-361.

David Vavassori, Sonia Harrati : la passion de l’agir

Chez les adolescents incarcérés, les modalités psychiques, basées sur la dépendance et la passion de l’agir, s’actualisent en milieu carcéral. L’article traite des aménagements psychiques de ces sujets ainsi que des modalités d’émergence de la violence. Les agirs violents apparaissent alors comme une modalité défensive en réaction à l’excitation pulsionnelle favorisée par « l’hyper-sollicitation carcérale » et la promiscuité relationnelle/institutionnelle inhérente au dispositif même des EPM.

Adolescence, 2018, 36, 2, 333-348.

Anthony Brault, François Marty : l’identité sonore à l’adolescence

Cet article interroge la place et la fonction de l’expérience sonore au sein du processus d’adolescence. À travers plusieurs vignettes cliniques, nous traiterons des modalités de réaménagement de l’identité sonore à l’adolescence et de ses conséquences tant d’un point de vue individuel que groupal/familial. Nous témoignerons également du travail thérapeutique qui peut être effectué lorsque ces réaménagements ne peuvent être traités psychiquement.

Adolescence, 2018, 36, 2, 319-331.

Vincent Cornalba : investir, entre fidélité et rupture

L’auteur, en prenant appui sur un certain recours à l’idéologie, rappelle l’importance du processus de réinvestissement à l’adolescence et interroge la dynamique spécifique qu’elle entretient chez le sujet, entre liaison et déliaison. Cette approche engage à souligner les enjeux de la fonction de répondant et les risques que l’adolescent encoure lorsque ce répondant vient à manquer ou se révèle en deçà des enjeux ouverts par le processus de subjectivation.

Adolescence, 2018, 36, 2, 305-317.

Olivier Douville : l’appel au djihad

Ce texte présente comment un psychanalyste écoute, à Paris, la façon dont des jeunes gens, filles et garçons, sont séduits par l’appel au djihad. Ces jeunes personnes ne sont pas des fanatiques. Ils viennent rencontrer un psychanalyste sur le conseil de certains de leurs amis ou de membres de leurs familles. L’auteur de ce texte décrit les troubles de l’identité et les blessures psychologiques importantes, mais aussi les idéaux et les espoirs de ces jeunes.

Adolescence, 2018, 36, 2, 291-303.

Fatima Touhami, Sevan Minassian, Rahmeth Radjack, Adrien Lenjalley, Jonathan Lachal, Marie Rose Moro : les voies de khalthoum

Il existe autant de risques de basculement dans l’engagement radical, que d’histoires singulières des adolescents. Nous avons mené une étude en population générale sur les représentations des jeunes et la radicalité. Nous analysons l’entretien d’une jeune femme musulmane franco-algérienne. Son récit permet de montrer les liens entre sa quête identitaire et le contexte socio-historique tel qu’elle se le représente, ce qui permet d’articuler l’intrapsychique, le subjectif et le collectif.

Adolescence, 2018, 36, 2, 275-290.