Archives par mot-clé : Dette

Retour aux sources

Le souci écologique des adolescents d’aujourd’hui est éclairé par la réflexion contemporaine philosophique et sociologique sur la dépendance de l’homme à l’environnement. Si elle est déniée par la modernité, elle est soulignée par la psychanalyse. Il se comprend aussi sur un plan intra-psychique au travers de la dette envers les ascendants, et de la culpabilité afférente. L’engagement dans la cause écologique pourrait leur permettre de renouer les liens interrompus, en un véritable « retour aux sources ».

Adolescence, 2021, 39, 1, 95-109.

Vincent Cornalba : investir, entre fidélité et rupture

L’auteur, en prenant appui sur un certain recours à l’idéologie, rappelle l’importance du processus de réinvestissement à l’adolescence et interroge la dynamique spécifique qu’elle entretient chez le sujet, entre liaison et déliaison. Cette approche engage à souligner les enjeux de la fonction de répondant et les risques que l’adolescent encoure lorsque ce répondant vient à manquer ou se révèle en deçà des enjeux ouverts par le processus de subjectivation.

Adolescence, 2018, 36, 2, 305-317.

Stéphanie Haxhe, Marie-Christine De Saint Georges, Pierre Michard, Magda Heireman : don et dette de vie à l’adolescence

L’adolescent récuse la dette de vie et réclame autonomie et considération. Néanmoins, la société actuelle offre à l’adolescent des parents fragilisés. La réalité de l’adolescent contemporain apparaît alors comme une quête en tension entre une nécessaire appropriation de lui-même et des dons discrets à ses parents. Si ces dons ne sont pas reçus et échouent à introduire parents et adolescent à une nouvelle position relationnelle, le risque d’un épuisement de l’adolescent est à prendre en considération.

Adolescence, 2016, 34, 3, 597-606.

Flavigny Christian : récuser la dette pour se l’accaparer

L’adolescence découvre que grandir rend redevable.$Cela demeurait insaisissable pour l’enfant. Mais l’adolescent ne sait pas comment honorer cette dette ; il ne se sent pas les moyens d’être à sa hauteur. D’où la tendance à la récuser, façon à la fois de la pressentir et de la tenir à l’écart ; il en résulte la contestation, qui étire le lien tout en le conservant.

Eiguer Alberto : la transmission de la responsabilité

Dans cet article sont présentés des développements récents de la théorie de la transmission. L’auteur en rappelle les premiers apports ; les traumatismes endurés par les ancêtres peuvent être à la source du trouble, notamment s’ils sont vécus avec honte par les descendants et gardés secrets. Mais la transmission a un caractère structurant pour tout un chacun ; elle est à la base de l’instauration de la loi, de l’agencement de la famille et de l’attachement à des idéaux. Fondatrice d’un axe essentiel de l’éthique, la notion de responsabilité s’inscrit également dans un processus de transmission. L’auteur propose que le don et la disposition des parents envers l’enfant y jouent un rôle, en suscitant un élan de reconnaissance chez l’enfant, dans le double sens du mot : de gratitude et d’identification de l’autre comme différent.

Benghozi Pierre : la trace et l’empreinte : l’adolescent, héritier porte l’empreinte de la transmission généalogique

Le travail d’adolescence est décrit comme un événement généalogique, comme une anamorphose de contenants psychiques engageant le niveau individuel et le niveau groupal familial. C’est dans cette dynamique de co-construction, qu’est distinguée la crise de l’adolescence, l’adolescence en crise et l’adolescence-catastrophe. L’auteur situe l’importance de la transmission dans une lecture psychanalytique des liens. La transmission n’est pas la communication. Son modèle du maillage, démaillage et remaillage des contenants généalogiques, établit une isomorphie, c’est-à-dire une analogie formelle entre les liens, la transmission, la contenance psychique, l’image inconsciente du corps et la construction de l’identité. Il y a deux modalités de transmission psychique : la trace et l’empreinte. La trace concerne la transmission de contenu psychique. La trace est une inscription en positif. L’empreinte est une inscription en creux, en négatif. C’est ce matériel psychique familial présent-absent, non révélé, qui n’a pas été métabolisé, symbolisé et qui cependant est transmis à travers les générations. L’empreinte n’est pas une écriture sur le support. Elle est l’expression d’une modification du support lui-même, comme l’empreinte laissée par des pas dans la neige. L’empreinte n’est pas l’objet. Elle signe le passage d’un objet absent-présent. Elle n’est pas du contenu mais du contenant. Un exemple de thérapie familiale psychanalytique, illustre la prise en charge de ces adolescents porteurs héritiers de l’empreinte généalogique et de la honte inconsciente familiale.