Archives de catégorie : Débuts de traitements – 2017 T. 35 n°1

Vanessa De Matteis, Maurice Corcos : Corps, rythme et création

À partir de rencontres cliniques avec des artistes contemporains (ici Boris), nous explorons la place du corps dans la création, à travers la notion de rythme. Le rythme ne se résoudrait ni à la rythmicité, ni au tempo, ni à la métrique seuls, mais serait un témoignage de l’incarnation du mouvement interne. C’est dans son incarnation que ce rythme existe, arrimé au corps pulsionnel dont il est l’expression. L’œuvre créée vient s’en faire l’écho.

Adolescence, 2017, 35, 1, 187-206.

Bernard Brusset : Le sujet selon Raymond Cahn

Une analyse de la notion de subjectivation, selon R. Cahn (2016), est proposée à partir d’une pratique psychanalytique dans un Centre pour adolescents qu’il a créé (le Cerep). La notion d’état limite est redéfinie en référence à l’adolescence par l’incapacité d’accéder à la position de sujet de sa propre expérience psychique en termes d’être. En découle une conception renouvelée de la pratique psychanalytique qui est précisée, justifiée et distinguée de certaines dérives contemporaines.

Adolescence, 2017, 35, 1, 169-186.

Julien Guillou : La fascination pour l’islamisme

Ce texte cherche à discerner les conditions d’intelligibilité de l’émergence du fanatisme islamiste en Europe. La fascination exercée par l’islamisme sur le Vieux Continent désigne ici conjointement l’attraction pour le djihad et la cécité intellectuelle devant le phénomène. Ce symptôme du contemporain fait l’objet d’une interprétation axée sur les effets de « vérité historique » convoqués chez les peuples concernés, tout en interrogeant les enjeux posés au travail de culture des hommes.

Adolescence, 2017, 35, 1, 149-166.

Michèle Bertrand : Le djihadisme à l’adolescence

Comment des adolescents élevés dans la culture européenne peuvent-ils s’engager dans le djihadisme terroriste ? En montrant le retour du théologico-politique et son effet potentiellement totalitaire, l’auteur montre l’articulation possible entre un mal-être dans la culture, dont il s’agit d’établir les traits spécifiques, et un mal-être personnel qui dérive dans la haine, et la destructivité.

Adolescence, 2017, 35, 1, 135-147.

François Richard : Du terrorisme djihadiste

Cet article prolonge l’ouvrage L’actuel malaise dans la culture : le clivage entre courant civilisé et agressivité contre la culture nourrit un désaveu de la destructivité à l’œuvre dans la psychologie collective et même dans la pensée critique – de sorte que le jugement reste en suspens. Le surmoi est affaibli, puis perverti. L’islamisme radical constitue une forme typique d’un surmoi sadique et paranoïaque bien plus qu’il ne résulte de fragilités identitaires narcissiques.

Adolescence, 2017, 35, 1, 119-134.

Delphine Schilton : Quand le traitement commence

Le traitement débute quand le patient adolescent ou jeune adulte s’approprie la demande thérapeutique et formule un besoin de compréhension pour lui-même. Il s’agit pour cela de quitter un registre narcissique mis défensivement au premier plan dans les éléments du discours, qui masque la souffrance et le symptôme. L’adjonction au cadre initial psychothérapique d’une séance mensuelle de psychodrame a permis ici au transfert objectal de se manifester.

Adolescence, 2017, 35, 1, 111-117.

Xavier Giraut : Discontinuités adolescentes

L’adolescence, l’âge des possibles, s’inscrit dans le champ de la discontinuité dont la plus perceptible est corporelle. D’autres discontinuités – psychiques, familiales et environnementales –, sont propres à cet âge. Les traces des premières phases de développement vont faire écho à ces remaniements.

Adolescence, 2017, 35, 1, 101-109.

François Duparc : Une nouvelle naissance

L’adolescence est une seconde naissance, avec toute la résonance traumatique qu’elle peut induire chez les parents. De plus en plus précoce de nos jours, le début de la puberté est un moment précieux pour la prise en charge analytique d’un risque psychotique. La seconde phase, naissance symbolique à la vie adulte, doit être celle de l’intégration des agirs, de la masturbation et des limites, dans une identité ouverte à l’amour grâce au deuil de l’enfance et des objets œdipiens.

Adolescence, 2017, 35, 1, 83-100.

Philippe Robert : Paroles portées

L’affiliation s’inscrit structurellement dans la construction filiative de tout un chacun. La crise adolescente est familiale et implique donc de ne pas isoler les différents acteurs de ce processus. L’Institution comme lieu spécifique de dépôt et de projection des problématiques inter et trans-subjectives permet de travailler la fonction phorique pour aboutir à un travail de transformation et d’appropriation.

Adolescence, 2017, 35, 1, 73-82.

Françoise Guittard-Maury : Consultations espacées

Les consultations espacées de jeunes adultes s’inscrivent-elles dans le champ de la psychanalyse ? Engagent-elles déjà le jeu des transferts et des contre-transferts ? Qu’en est-il du renoncement de l’analyste à transformer ce traitement en une cure analytique ? Dans la lignée des Études sur l’hystérie de Freud, ces « entretiens » requièrent et suscitent de part et d’autre un véritable travail de sublimation, et se profilent ainsi comme une succession de micro-analyses.

Adolescence, 2017, 35, 1, 61-72.