Archives par mot-clé : Philippe Gutton

Philippe Gutton : “ ruer dans les brancards ”

L’occasion de ce numéro d’Adolescence est en fait de renouveler discrètement une réflexion, concernant les conditions des rencontres entre adolescents et psychanalystes. La rue est le signifiant choisi aujourd’hui pour réfléchir sur l’ajustement des cadres à l’évolution culturelle. En outre, la rue n’est pas seulement un lieu où s’effectue une ouverture de la clôture familiale : thème de la cure. Elle est un espace-temps de subjectivation “ entre pairs ”, soumis à la “ loi du pairage ”.

Philippe Gutton : le virtuel et ses conduites

 

Le Virtuel pubertaire (avec un grand “ V ”) serait formulation du réel lacanien, lors de la métamorphose pubertaire. Les conduites virtuelles des adolescents l’éviteraient avec quelques risques en visant néanmoins cette aspiration profonde. Distractions, elles reflètent une aliénation par l’image et ses techniques dont serait néanmoins attendu un travail de subjectivation. Le faux pourrait avoir de l’avantage dans la quête du vrai.

Philippe Gutton : la trace pubertaire

L’expérience pubertaire est installée a une place centrale dans la cure d’adulte. Elle constitue la trace à partir de laquelle le rêve et le travail psychique adolescens se développent. Lui affirmer-confirmer une valeur innovante pour la retrouvaille de la sexualité infantile inspire les images oniriques et dans la foulée la subjectivation adolescente. Ce point de vue justifie les interventions visant à déconstruire les théories infantiles phalliques dont le caractère rigide est susceptible d’empêcher, d’étouffer le pubertaire.

Philippe Gutton : adolescence démasquée

Les positions « communément désignées comme perverses » (Freud) sont rarement des aménagements transitoires durables définitifs du pubertaire. L’auteur plaide en faveur d’une origine pubertaire des perversions. Elles relèvent d’un déni de l’altérité précisément telle qu’elle se symbolise dans le « personnage tiers » ou sujet parental de transfert présidant ordinairement à l’adolescence. Il en résulte la répétition d’une génitalité brute (ou de ses dérivés : addiction, certains troubles des conduites alimentaires et violences), non élaborée faisant alliance avec la pulsion d’emprise. L’émancipation du Surmoi soumet l’adolescent au Surmoi collectif et aux idéologies qui le confrontent et le jugent.

Philippe Gutton : parentalité

Le concept psychodynamique de parentalité se distingue de celui de parenté travaillé par les médecins et les anthropologues. Il définit un travail psychique original que l’auteur situe comme processus de création. L’expérience de parentalité se développe tel le narcissisme primaire à partir d’un incréable archaïque énigmatique pour s’engager dans la conflictualité œdipienne ; création dans laquelle la filiation et l’affiliation sont en jeu. Le travail individuel est incité et limité par l’expérience du couple géniteur et par l’enfant lui-même engagé dans son auto-création originale. La parentalisation tierce a pour mission de se dégager de la conflictualité fantasmatique et en action afin de poser dans le quotidien des conduites et des discours, la question de l’inconscient de chacun des membres de la famille et du groupe familial.

Philippe Gutton : la situation anthropologique fondamentale de l’adolescence

Après une ouverture générale pour le colloque du 5 octobre 2012 au Collège de France, l’auteur propose le concept de situation anthropologique fondamentale de l’adolescence. Deux formants processuels de sa création : le pubertaire et l’infantile. Les processus d’adultité sont la répétition, remémoration et élaboration de la névrose infantile. Au plan anthropologique, ils représentent l’ordre institué. La situation est examinée sous l’angle de la rencontre critique et peut-être constructive et instituante entre le pubertaire en cours de sublimation et l’adultité.

Adolescence, 2014, 32, 1, 11-21.

Philippe Gutton : le phare

 

La séance et son continuum dans la vie quotidienne est à réfléchir bien sûr comme une relation tierce ; « deux personnes se regardant » s’y trouvent réunies et compromises sous un même regard autre ; un groupe se constitue, confiance (ou illusion) partagée. Le phare d’abord inconnu (étranger) inspire des échanges de plus en plus familiers : parler remplace être regardé. Les interactions qui définissent le site pourraient grâce à cette construction tierce être dès lors interprétées ou « reconstruites ».

Philippe Gutton : culture d’amis

Développer le thème de la culture entre amis est mettre l’accent sur les idéaux communs se construisant en cette occasion. Dans un premier chapitre “ cette culture adolescens ou intersubjectale ” est différenciée de “ la psychologie des pères et des mères ” intergénérationnelle. Elle contribue à construire les communautés adolescentes de référentiel a-familial.

Il convient de distinguer groupes de pairs et communautés d’amis. Les premiers sont en dialectique de classe avec les institutions. Les secondes ont des relations intercommunautaires inter et intragénérationnelles. Ces points de vue théoriques se terminent sur l’analyse de l’amitié adolescente de Paul Cézanne et Émile Zola et son devenir.

Philippe Gutton : le pubertaire savant

La construction identitaire est mobile et présente ; le qualitatif important d’être sexuelle. Infantile phallique d’abord ; à la puberté des remaniements majeurs s’opèrent du fait des expériences pubertaires. L’auteur décrit cette “ métamorphose ” dans de nombreux travaux ici rappelés et résumés. Il met l’accent aujourd’hui sur l’organisation que constitue l’autre ; quel autre ? L’inconscient de l’autre dans la séduction amoureuse.