Archives par mot-clé : Pulsion d’emprise

Jacques Sédat : la haine dans la construction de la psyché

Étape décisive dans la construction de l’enfant, la haine exprime une destructivité qui surmonte la résistance initiale à l’autonomie. Freud l’illustre par le Fort-Da où l’enfant exerce, puis dépasse sa pulsion d’emprise. Et D. W. Winnicott insiste sur le rôle crucial de la mère durant cette étape où la haine se retourne contre elle. Pour Freud comme pour D. W. Winnicott, la haine est à l’origine de la pensée : sans haine, pas de séparation ; et sans séparation, pas de construction du corps-psyché.

Adolescence, 2015, 33, 2, 331-339.

Evelyne Gosse-Oudard : sortir de l’adolescence, terminer son analyse

Si le modèle de l’organisation infantile de l’économie psychique constitue le paradigme de la cure analytique, le modèle du processus de fin d’adolescence pourrait-il être celui de la “ terminaison ” de l’analyse ? La notion de pulsion d’emprise, constituant de l’appareil psychique, différenciée de celle de relation d’emprise, notamment dans ses aspects mortifères et négatifs, servira de base pour explorer les processus en jeu pour asseoir les assises narcissiques du sujet et lui permettre de se dégager d’une relation aliénante à l’objet primordial, condition de sa subjectivation.

Philippe Gutton : adolescence démasquée

Les positions « communément désignées comme perverses » (Freud) sont rarement des aménagements transitoires durables définitifs du pubertaire. L’auteur plaide en faveur d’une origine pubertaire des perversions. Elles relèvent d’un déni de l’altérité précisément telle qu’elle se symbolise dans le « personnage tiers » ou sujet parental de transfert présidant ordinairement à l’adolescence. Il en résulte la répétition d’une génitalité brute (ou de ses dérivés : addiction, certains troubles des conduites alimentaires et violences), non élaborée faisant alliance avec la pulsion d’emprise. L’émancipation du Surmoi soumet l’adolescent au Surmoi collectif et aux idéologies qui le confrontent et le jugent.