L’intérêt de F. Richard pour la clinique des adolescents et des états limites d’une part, et l’évolution psychosociale et culturelle d’autre part, est au centre de son nouvel ouvrage très riche, dans lequel il articule ces deux dimensions. L’auteur propose d’établir un lien entre l’augmentation de la pathologie limite et l’évolution du malaise dans la culture, en lien à une pervertisation du surmoi (double injonction contradictoire de libération et de puritanisme).
Archives par mot-clé : Genre
Jeunesse magnifiée ou menaçante : Quel(s) souci(s) pour demain ?
Partant de deux cas cliniques contrastés, cet article propose une exploration anthropologique des conceptions contemporaines de la jeunesse. Celles-ci sont liées à l’ouverture des lieux d’enfermement et à la valorisation de l’autonomie individuelle. Elles se distribuent de façon inégale selon le milieu social et le genre. Face au péril environnemental, le rabattement des capacités individuelles sur la consommation des ressources et le dualisme entre culture et nature deviennent problématiques.
Adolescence, 2021, 39, 1, 199-208.
Serge Hefez : les limites du genre
Depuis quelques années, des jeunes de plus en plus nombreux remettent en question les frontières balisées du genre, du couple, de la sexualité : bisexuels ou pansexuels, de genre neutre ou fluide, transgenres, ils refusent les étiquettes, les fixations identitaires, pour réclamer le droit à s’inventer eux-mêmes totalement, à faire exploser les frontières entre hétérosexualité ou homosexualité, entre masculin ou féminin, entre fille ou garçon.
Adolescence, 2020, 38, 2, 447-462.
Frédérique Debout: homicidal violence in adolescence and the work of the motherhood
Il faut qu’on parle de Kevin, L. Shriver’s epistolary novel, offers clinical material exploring the homicidal behavior of an adolescent boy who kills eleven people in the America of the 1980’s. It tells of suffering linked to the work of motherhood and education – maternal work – as well as the failure of these, which seems to be the source of the homicidal conduct. The links between violence, thought and Kultur will be investigated.
Adolescence, 2018, 36, 1, 195-212.
Jacques Dayan: the puzzle of female juvenile delinquency: an open field for research
Compared with their male peers, girls commit few delinquent acts. But crimes and misdemeanors are not the only expression of violence and transgression that girls must deal with, either actively or passively. The various forms raise the question of whether certain modes of violent or non-violent transgression are specific to females and how they should be handled by the social welfare and judicial systems. This semiological puzzle is an open field for new research.
Adolescence, 2018, 36, 1, 13-21.
Frédérique Debout : violence meurtrière à l’adolescence et travail maternel
Il faut qu’on parle de Kevin, roman épistolaire de L. Shriver, offre un matériel clinique interrogeant la rationalité d’une conduite meurtrière d’un adolescent tueur de onze personnes dans l’Amérique des années 80. Nous sont donnés à lire la souffrance liée au travail de maternage et éducatif – le travail maternel – ainsi que les achoppements de celui-ci qui semblent au cœur de la conduite meurtrière. C’est ainsi les liens entre violence, pensée et Kultur qui se trouvent ici réinterrogés.
Adolescence, 2018, 36, 1, 195-212.
Luc-Henry Choquet : « délinquance des mineures : statistiques »
Les études statistiques permettent de poser concrètement la question du genre dans la justice des mineurs. Les données portant sur les mises en cause, le traitement judiciaire, la répartition par nationalités des mineurs détenus, illustrent l’existence d’un traitement différentiel des filles et des garçons, que vient compléter un regard porté sur l’impact particulièrement frappant de la polyvictimisation sur la délinquance des filles de moins de dix-huit ans.
Adolescence, 2018, 36, 1, 23-34.
Jacques Dayan : le puzzle de la délinquance des jeunes filles : un champ de recherches ouvert
Peu de délits sont établis chez les jeunes filles relativement à leurs homologues masculins. Délits et crimes ne sont toutefois pas les seules formes d’expression de la violence et de la transgression auxquelles sont confrontées, passivement ou activement, les jeunes filles. Ces formes diverses questionnent la spécificité féminine de certains modes transgressifs, violents et non-violents, et leur traitement socio-judiciaire. Ce puzzle sémiologique est un champ ouvert à la recherche.
Adolescence, 2018, 36, 1, 13-21.
Caroline Gimenez, Catherine Blatier, Martine Paulicand, Ondine Pez : délinquance des filles
En criminologie, la délinquance et la criminalité sont décrites comme des activités essentiellement masculines ; c’est là le constat qui ressort de nombreuses études. En outre, la majorité des recherches ayant tenté d’appréhender le phénomène délinquant se sont basées sur des échantillons de garçons et/ou d’hommes. De fait, peu de données sont disponibles sur la délinquance des filles. Notre étude propose un état des lieux de l’activité délictueuse d’un échantillon mixte de 241 mineurs, 168 garçons et 73 filles, vivant dans les agglomérations de Gap et de Grenoble.
Colette Chiland : la construction de l’identité de genre à l’adolescence
Après quelques remarques portant sur la terminologie (sexe, genre, identité), un bref rappel sera fait sur la construction de l’identité de genre jusqu’à l’adolescence. Le passage d’une certaine androgynie de l’enfance à la plénitude de l’identité sexuée se fait parfois avec quelques difficultés banales ; c’est aussi le moment où l’accès possible à une sexualité complète et fécondante confirme ou développe l’orientation sexuelle. En dehors de tout trouble du développement du sexe, certains adolescents (transsexuels) ont un refus de leur sexe d’assignation, qui est leur sexe biologique, et demandent une transformation hormono-chirurgicale. Certains adolescents ont un problème d’identité de genre en rapport avec leur trouble du développement du sexe. Au sein de notre culture s’est développé un mouvement « transgenre » qui remet en question le genre et va jusqu’à refuser toute distinction de sexe, posant ainsi des problèmes qui ne sont plus médicaux, mais sociétaux.
Adolescence, 2014, 32, 1, 165-179.