Archives par mot-clé : Genre

Frédérique Debout : violence meurtrière à l’adolescence et travail maternel

Il faut qu’on parle de Kevin, roman épistolaire de L. Shriver, offre un matériel clinique interrogeant la rationalité d’une conduite meurtrière d’un adolescent tueur de onze personnes dans l’Amérique des années 80. Nous sont donnés à lire la souffrance liée au travail de maternage et éducatif – le travail maternel – ainsi que les achoppements de celui-ci qui semblent au cœur de la conduite meurtrière. C’est ainsi les liens entre violence, pensée et Kultur qui se trouvent ici réinterrogés.

Adolescence, 2018, 36, 1, 195-212.

Luc-Henry Choquet : « délinquance des mineures : statistiques »

Les études statistiques permettent de poser concrètement la question du genre dans la justice des mineurs. Les données portant sur les mises en cause, le traitement judiciaire, la répartition par nationalités des mineurs détenus, illustrent l’existence d’un traitement différentiel des filles et des garçons, que vient compléter un regard porté sur l’impact particulièrement frappant de la polyvictimisation sur la délinquance des filles de moins de dix-huit ans.

Adolescence, 2018, 36, 1, 23-34.

Jacques Dayan : le puzzle de la délinquance des jeunes filles : un champ de recherches ouvert

Peu de délits sont établis chez les jeunes filles relativement à leurs homologues masculins. Délits et crimes ne sont toutefois pas les seules formes d’expression de la violence et de la transgression auxquelles sont confrontées, passivement ou activement, les jeunes filles. Ces formes diverses questionnent la spécificité féminine de certains modes transgressifs, violents et non-violents, et leur traitement socio-judiciaire. Ce puzzle sémiologique est un champ ouvert à la recherche.

Adolescence, 2018, 36, 1, 13-21.

Caroline Gimenez, Catherine Blatier, Martine Paulicand, Ondine Pez : délinquance des filles

 

En criminologie, la délinquance et la criminalité sont décrites comme des activités essentiellement masculines ; c’est là le constat qui ressort de nombreuses études. En outre, la majorité des recherches ayant tenté d’appréhender le phénomène délinquant se sont basées sur des échantillons de garçons et/ou d’hommes. De fait, peu de données sont disponibles sur la délinquance des filles. Notre étude propose un état des lieux de l’activité délictueuse d’un échantillon mixte de 241 mineurs, 168 garçons et 73 filles, vivant dans les agglomérations de Gap et de Grenoble.

Colette Chiland : la construction de l’identité de genre à l’adolescence

Après quelques remarques portant sur la terminologie (sexe, genre, identité), un bref rappel sera fait sur la construction de l’identité de genre jusqu’à l’adolescence. Le passage d’une certaine androgynie de l’enfance à la plénitude de l’identité sexuée se fait parfois avec quelques difficultés banales ; c’est aussi le moment où l’accès possible à une sexualité complète et fécondante confirme ou développe l’orientation sexuelle. En dehors de tout trouble du développement du sexe, certains adolescents (transsexuels) ont un refus de leur sexe d’assignation, qui est leur sexe biologique, et demandent une transformation hormono-chirurgicale. Certains adolescents ont un problème d’identité de genre en rapport avec leur trouble du développement du sexe. Au sein de notre culture s’est développé un mouvement « transgenre » qui remet en question le genre et va jusqu’à refuser toute distinction de sexe, posant ainsi des problèmes qui ne sont plus médicaux, mais sociétaux.

Adolescence, 2014, 32, 1, 165-179.

Houari Maïdi : le beau, le laid, le genre

Narcissique, homoérotique, voire “ féminin ”, l’adolescent est passionnellement attiré par le beau, par la beauté de l’image du corps et tout ce qui entraîne la perception d’une représentation corporelle idéale, c’est-à-dire une image fantasmée, convoité et désirée de soi-même. Toutefois, si l’homoérotisme est inhérent au narcissisme pulsionnel pubertaire, nous faisons l’hypothèse qu’une des formes étiologiques de l’homosexualité, comme genre et comme inclination “ structurée ” de la vie sexuelle, serait liée à l’infantile archaïque et trouverait notamment son essence dans la rencontre esthétique fondamentale de la prime enfance.

Catherine Cerezo : un serious game junior vecteur d’estime de soi et d’apprentissages pour des élèves de CM2

Face aux nouveaux défis de formation des jeunes, le serious game junior constitue une nouvelle pédagogie, valorisante, motivante et efficace. La présente étude est axée d’une part sur l’estime de soi et la motivation intrinsèque, en raison de leurs corrélations avec les performances scolaires, et d’autre part sur le genre, celui-ci ayant une incidence sur l’estime de soi et sur la motivation intrinsèque. Aussi, cette expérimentation, réalisée en 2009-2010, étudie les effets de la pratique d’un serious game historique et culturel, « L’Oricou », sur l’estime de soi de l’élève, sur ses apprentissages et sur sa motivation, avec de possibles variations en fonction du genre. Le serious game a été proposé à des élèves de CM2, à raison de deux séances hebdomadaires de 45 minutes pendant cinq semaines. Pour l’expérimentation, ont été utilisé en pré- et post-test le SEI (Self Esteem Inventory) de S. Coopersmith, ainsi que des questionnaires pour mesurer les variations de connaissances et de motivation pour l’histoire et la culture. Les résultats montrent, entre autres, un effet du jeu sur l’estime de soi des garçons beaucoup plus important que sur celle des filles, des connaissances acquises plus avancées pour les filles que pour les garçons, et une motivation plus grande des élèves pour l’histoire et la culture.

Adolescence, 2012, T. 30, n°1, pp. 133-143.