Archives de catégorie : Les incasables – 2021 T.39 n°2

Anne Perret, Carolina Queiroz, Floriana Pacelli, Yousra Lahlou, Mathilde Hamonet : les hallucinations : un mode de subjectivation

Nous tenterons de montrer que la clinique des hallucinations à l’adolescence, souvent reléguée du côté de « symptômes ou processus psychotiques », se situe aux frontières du processus de subjectivation réengagé et remanié à cet âge. À partir de deux situations, nous interrogerons cette clinique et ce qu’elle peut nous enseigner de l’actuel des subjectivités, au-delà de la norme œdipienne.

Adolescence, 2021, 39, 2, 425-432.

Virginie Tournefier : en(quête) de nomination

Nous aborderons la question de l’adolescent incasable par le biais d’un paradoxe, en évoquant la quête nécessaire de sa nomination par un autre qui le constituera comme sujet. La clinique des adolescents à la Protection Judiciaire de la Jeunesse confronte à la violence de la répétition, mais aussi à l’impuissance et au désarroi. La haine du transfert – et dans le transfert – est essentielle à entendre pour saisir les enjeux de l’adolescent assujetti à cette position d’objet exclu.

Adolescence, 2021, 39, 2, 415-424.

Agapi Romiou : sans papiers mais pas sans âme, une vie hors la loi

Freud nous incite à être organisé en vue de la mort pour endurer la vie. Le sujet réfugié essaye face à la mort de réorganiser sa vie psychique, de se reconstruire dans l’imaginaire d’une identité secouée par le traumatisme. Mais face au malaise imposé par la guerre, il résiste, cherchant toute expression du négatif comme refuge.

Adolescence, 2021, 39, 2, 403-414.

Olivier Taïeb, Nathalie Lambert, Catherine Le Du, Steeve Baltimore, Thierry Baubet : figuration de l’incestuel dans un psychodrame

Le psychodrame psychanalytique de groupe, dans les pathologies narcissiques et psychotiques à l’adolescence, favorise par le jeu le déclin de l’omnipotence au profit de l’ambiguïté. Il ouvre ainsi la voie vers la transitionnalité. Dans cet article est rapportée une séance de psychodrame de groupe au cours de laquelle des agirs incestuels et meurtriels tentent d’être contenus et figurés. Les enjeux thérapeutiques face à cette haine meurtrière sur l’objet-psychodrame sont discutés.

Adolescence, 2021, 39, 2, 391-402.

Delphine Bonnichon : décrocher…son entrée dans l’adolescence

Nous interrogeons le décrochage scolaire à l’entrée dans l’adolescence au regard du processus pubertaire qui s’engage, à la croisée des chemins entre noyau dépressif et relecture « inédite » des fantasmes fondateurs. La co-construction sujet-environnement y apparaît centrale, tant la dimension du lien y est convoquée, ne serait-ce que dans sa mise à mal. Une vignette éclaire notre propos et explore l’hypothèse que ce qui fait accroc dans l’entrée dans l’adolescence a trait à l’homo-érotisme reconvoqué et à remanier.

Adolescence, 2021, 39, 2, 379-390.

Julie Vanhalst : du babyfoot aux échecs, apprivoiser le lien

Nous rencontrons dans un cadre pénal des adolescents ayant commis des actes de violence sur d’autres scènes institutionnelles. Leur passé traumatique n’est pas sans lien avec les agirs actuels. Dans l’incapacité de formuler une demande d’aide, ils fuient les services de soin censés les rencontrer ; à moins que ce ne soit l’inverse ? Au sein de l’institution judiciaire, le clinicien peut mettre en place un dispositif d’apprivoisement du lien qui permet progressivement l’émergence d’une demande.

Adolescence, 2021, 39, 2, 367-378.

Arnaud Malausséna : l’adolescent excarcéré

Certains adolescents placés ou orientés manifestent des agirs violents au sein des institutions. Plutôt que de considérer qu’ils ne répondent d’aucune institution, il s’agit de montrer qu’un rejet originel lié à leur histoire ne leur permet pas d’habiter l’intérieur d’une institution. Si l’histoire leur a réservé un mauvais accueil, l’institution peut en revanche remettre à l’ouvrage la dimension d’accueil comme acte thérapeutique.

Adolescence, 2021, 39, 2, 353-365.

Pablo Bergami G. Barbosa, Garance Journeau-Abderrahim : les parcours de vie et la psychodynamique des « cas complexes »

Cette étude s’intéresse au parcours de vie des cas complexes de la PJJ. L’analyse mixte, quantitative, psychodynamique, et qualitative des dossiers du dispositif Étape confirme l’hypothèse d’un parcours de vie typique de ces adolescents. Carences affectives, violences intra-familiales, ruptures successives et passages à l’acte multiples créent les conditions qui rendent la rencontre adolescent-institution d’accueil difficile voire impossible, générant par là le statut d’« incasable ».

Adolescence, 2021, 39, 2, 339-351.

Bernard Golse : les états-limites : du bébé à l’ado

Le concept d’états-limites interroge la nosologie, la psychopathologie et le soin. Ce concept-limite est abordé d’une part au regard de la problématique bébés/ados, d’autre part dans la perspective des structures institutionnelles. L’auteur souligne l’importance d’une lecture à double sens de la théorie de l’après-coup, avant de rappeler quelques repères de la problématique bébés/ados. L’exemple des Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) est enfin pris pour réfléchir aux structures intermédiaires.

Adolescence, 2021, 39, 2, 327-338.

Olivier Moyano : la dynamique psychosomatique du passage à l’acte adolescent délinquant

La polysémie des agirs adolescents est riche et plurielle. Il nous a semblé pertinent d’éclairer cette clinique singulière de l’acte adolescent par les apports de la psychosomatique et plus particulièrement les effets délétères de la perte d’une dynamique interne riche, au profit ou en contrepoint d’une explosion des conduites externalisées. Nous proposerons quelques idées finales autour du paradoxe d’une disruptivité dans un contexte de dépression essentielle adolescente où l’impulsivité cohabite avec l’errance.

Adolescence, 2021, 39, 2, 313-325.