Cet article est une invitation à la lecture du livre de M. Benyamin, Le travail du préconscient à l’épreuve de l’adolescence. Nous en présentons les axes majeurs de réflexion qui apportent au clinicien un éclairage très original et captivant sur le préconscient, mais aussi sur la psychosomatique et la psychanalyse de l’adolescence.
L’auteur s’intéresse à la polémique sur la dangerosité des NTIC pour la santé mentale des adolescents. Il relève chez les « défenseurs » des NTIC un déni du problème soulevé par leur usage excessif et de l’importance du lien interhumain, une affirmation discutable de leur valeur auto-thérapeutique, et un usage détourné de concepts psychanalytiques. Il rattache cette position à une intolérance à l’altérité interne et externe propre à notre modernité et favorisée par la virtualisation de l’expérience.
À travers l’analyse du spectacle Kontakthof avec des adolescents de plus de quatorze ans, de Pina Bausch, nous interrogerons le corps, le désir, la castration, le rêve et l’identification à l’adolescence. Nous verrons comment peut se constituer un groupe qui ne se rassemble pas autour d’un idéal protecteur, mais à partir du désir. Ce désir est en rapport avec le rêve et le jeu, et se manifeste à travers la pratique de la danse.
Cet article propose une réflexion autour de la mise en place d’un dispositif novateur à médiation corporelle, à destination de jeunes filles en situation d’obésité où les enjeux tant individuels que groupaux vont se déployer. Cette approche globale où s’entremêlent le somatique et le psychique insiste sur l’intérêt du groupe comme support de contenance pour des jeunes filles qui présentent une image inconsciente du corps troublée.
L’émotion esthétique surgit chez l’individu au moment singulier où il est saisi par la beauté unique d’une œuvre d’art, d’une forme ou d’une parole qui lui révèle une vérité profondément intime et en même temps universelle. De tels moments rares et précieux permettent l’ouverture d’un espace de jeu et de créativité dans la monotonie de l’existence ou la répétition pathologique. Nous proposons d’étudier le contexte d’apparition de deux moments d’émotion esthétique que nous avons observés au sein d’un atelier d’art-thérapie accueillant des adolescentes hospitalisées à temps plein.
Le travail groupal avec médiations peut soutenir la symbolisation dans les soins aux adolescents vulnérables. Comme dans le psychodrame, le dispositif d’un groupe « trouvé/créé » – ici avec des jeunes d’un hébergement thérapeutique – et le support de la narrativité (cartes, histoires fantastiques, récit imagé et partagé) peuvent mobiliser une dynamique d’interfantasmatisation et déjouer ainsi la violence d’incorporats traumatiques qui sidèrent les processus d’adolescence.
Cet article analyse le « site » thérapeutique de la médiation théâtrale. Le groupe y occupe une place centrale, se différenciant toutefois du dispositif thérapeutique de psychodrame analytique en groupe. Les propriétés du médium théâtral induisent une dynamique spécifique. La scène se fait catalyseur de la fonction phorique. L’accordage esthétique offre des occasions de désidentification.
À partir de l’analyse d’une séance de psychodrame avec des adolescents en attaque et fuite du lien intersubjectif, nous avons déterminé que la problématique de l’intrusion est transférée topologiquement et temporellement sur et dans le dispositif, selon les modalités du transfert phobosocial.
La structure du psychodrame psychanalytique de groupe (PPG) entretient un rapport d’anamorphose avec celle du travail transformationnel du rêve. Rêve et groupe sont deux invariants subjectifs et sociétaux. L’auteur souligne les liens de figurabilité entre scénalité originaire, scénalité onirique, scénalité adolescente et scénalité psychodramatique. Il analyse leurs implications dans l’efficacité symbolique du dispositif du PPG avec des adolescents, notamment des adolescents en état limite
À partir d’un modèle d’institution référé au groupe, l’article dégage un processus transformationnel qui porte sur les enveloppes psychiques individuelles et collectives. Les aléas de l’intériorisation progressive du cadre rappellent que pour certains adolescents le travail sur les limites différenciatrices et le rétablissement d’une peau pour les pensées précèdent la possibilité d’une centration sur les contenus refoulés. Les capacités auto-réorganisatrices du groupe soutiennent ces changements.
Adolescence, 2016, 34, 1, 65-82.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7