Archives par mot-clé : Groupe de pairs

Simruy Ikiz, Florian Houssier : régression et haine dans le groupe de pairs

Les auteurs étudient dans quelle mesure la violence peut être facilitée par les réseaux sociaux qui promeuvent une communauté idéale dans laquelle les membres sont liés par un lien d’amour et où les différences et l’agressivité sont activement déniées. Il n’est pas question de considérer les réseaux en eux-mêmes comme une source de conflits psychiques, mais d’étudier l’effet de régression qu’ils peuvent induire sur les adolescents.

Adolescence, 2022, 40, 2, 337-347.

Jean-Bernard Chapelier : homosexualité, homophilie et fantasme d’auto-engendrement

Le fantasme d’auto-engendrement (qui vient rendre compte et donner un sens à l’apparition de la sexualité génitale mature) aide à abandonner l’investissement libidinal (sexualisé) familial de type œdipien (trans-générationnel) au profit d’un investissement sexuel de type homo-générationnel. Ce processus de passage de la famille au groupe social (de pairs) est complexe et fait appel à des fantasmes variés sous la forme de scènes (pubertaire, pédophilique, sado-masochiste…) qui renvoient aux groupes internes. Le fantasme d’auto-engendrement dénie, en même temps, la castration, la scène primitive, la différence des sexes, mais il développe transitoirement ce que nous appelons l’homophilie. Dans ce contexte, l’homosexualité pourrait être pensée comme un avatar de cette homophilie mal surmontée. Pour défendre cette position il est fait référence tant à la clinique (individuelle et de groupe) qu’aux pratiques initiatiques.

Joëlle Bordet : la cité, lieu de refuge, un risque de fixation

En référence à nos travaux de recherches psychosociologiques et à plusieurs années d’entretiens réflexifs avec des adolescents, j’analyse comment la cité, espace de vie quotidienne et d’appartenance, constitue à la fois un lieu de refuge et un risque de fixation. Face à la stigmatisation, le groupe de pairs entre adolescents accueille et protège ; il représente aussi un risque d’enfermement à la fois psychique et de survie concrète. Sortir de la cité nécessite des démarches importantes faites d’échecs et de réussites. Tous quittent cette situation d’adolescents, les cheminements sont multiples, la référence à l’Islam en est de plus en plus une des modalités.