Archives par mot-clé : Symbolique

Giorgia Tiscini, Léa Kalaora : la violence comme réponse aux frontières du symbolique

L’objectif de cet article est de conceptualiser le phénomène de la violence par une méthode mixte : la révision historique et littéraire s’accompagne d’une méthodologie clinique. L’hypothèse démontrée est que la violence réside à l’interstice entre sujet et social, et émerge des failles du système symbolique, comme dans le cas de l’adolescence, du crime et de la « folie ». Le travail sur la violence, en tant que réponseà ce qui demeure hors symbolique, vise alors le sen, pour que la violence de l’un ne devienne pas celle de tous.

Adolescence, 2019, 37, 2, 325-341.

Odile Falque : michèle et la confirmation

La Confirmation forme avec la Baptême et l’Eucharistie un des trois sacrements de l’initiation chrétienne pour la religion catholique. À travers le cheminement d’une adolescente en psychothérapie, la notion du rite est remise en question dans son articulation avec le processus d’adolescence. D’une part, la Confirmation exerce une fonction symbolique par la référence à l’Esprit Saint avec des gestes et des paroles qui inscrivent le sujet adolescent dans une communauté. Elle marque une évolution dans la foi. Elle permet une certaine appropriation de la subjectivation adolescente dans les questionnements autour de l’identité, du paradoxe mort-vie. Elle favorise la filiation par la différence des générations, elle apporte un étayage par les représentants qui transmettent un héritage, elle propose de nouvelles responsabilités. D’autre part, elle ne prend pas en compte les transformations de la puberté comme intégration du corps sexué dans la différence des sexes et elle semble rester dans le registre de l’idéalisation.

Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 529-544.

François Pommier : le rite, un état de suspension à l’adolescence

Après avoir rappelé la définition du rite non seulement du point de vue anthropologique mais aussi psychanalytique et à l’articulation entre ces deux aspects, l’auteur de cet article cherche, d’abord d’une manière générale puis en se rapportant plus particulièrement aux processus adolescents, à faire la distinction entre le rituel et le rite. Il rapproche le premier de la conservation et de la déliaison, alors qu’il situe le second du côté de la dépressivité et de la subjectivation avec un appel à la progression dans un entre-deux temporel. Le rite se présente essentiellement du côté de la fonction symbolique, comme une solution d’attente, une plage de réassurance qui du point de vue dynamique comporte une dimension ludique à travers la volonté de rompre avec des mécanismes répétitifs. Le rite, à la jonction entre temps circulaire et temps linéaire apparaît comme un état « métastable » qui ne cherche pas tant à faire sens qu’à éviter une sortie trop brutale du monde de l’enfance.

Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 495-508.