Archives par mot-clé : États-limites

Vincenzo Bonaminio : le cas Bernard

Cet article présente une prise en charge clinique qui se développe de l’enfance à l’âge de jeune adulte en passant par l’adolescence, selon trois perspectives : diagnostic, psychothérapie psychanalytique et supervision. S’agit-il d’une pathologie traumatique familiale, d’une psychose infantile évoluant en état-limite à l’adolescence, d’un trouble de la subjectivation ? La technique interprétative est étudiée en détail dans son rapport aux modalités de transfert.

Adolescence, 2015, 33, 4, 823-835.

Jean-Jacques Rassial : de la structure au sinthôme

Le statut métapsychologique de l’adolescence comme concept psychanalytique prend sens avec la définition de l’opération adolescente, déjà développée par l’auteur dans ses travaux antérieurs.
Dès lors, la clinique témoigne de l’insuffisance, d’une part des conceptions classiques selon lesquelles l’adolescence se conçoit comme répétition des processus infantiles et dans lesquelles l’usage de la notion de symptôme pousse à la multiplication des profils de personnalité dans la classe nouvelle en psychopathologie des états limites, d’autre part de l’approche décrite dans la structure du nœud borroméen proposé par Lacan.
À l’appui de ses derniers travaux sur l’état limite conçu comme « état » et non comme structure, qui peut donc atteindre toute structure, et qui porte précisément sur la limite, l’auteur insiste sur la distinction entre conduites et symptômes à l’adolescence, propose de considérer l’adolescence comme moment de construction logique du sinthôme, et les états limites comme des états, provisoires ou figés, et particulièrement instables de ce sinthôme. Il termine ici par l’examen des qualités de ce sinthôme adolescent.

Gianluigi Monniello : auto-analyse et traitement de l’adolescent borderline

L’adolescence remet en jeu les parcours du développement précoce et travaille à l’élargissement de l’appareil psychique. À la puberté, l’adolescent est appelé à fournir à soi-même et aux autres une narration stable, bien qu’elle puisse être revue, de son histoire et du temps de l’enfance. Chez l’adolescent borderline, en particulier, les besoins évolutifs activent de façon significative l’angoisse et le conflit.

L’analyste répond alors à la difficile prise de conscience de soi de l’adolescent (difficulté à rendre lisible ses états affectifs à lui-même et aux autres) ainsi qu’à sa perception de ne pas disposer suffisamment de processus psychiques « auto » (sentiment de soi vide et chaotique) par un travail prolongé d’auto-analyse. C’est le point de départ pour connaître et transformer la relation thérapeutique qui risque continuellement de se fermer dans une unité confuse et une fonction miroir interminable.

Henri Sztulman: entre addiction et ordalie, les toxicomanes

Les travaux les plus récents et divers, cliniques, théoriques et thérapeutiques s’accordent sur une donnée centrale: dans la rencontre, chaque fois singulière, entre une personne, un produit (ou un objet ) et un environnement, ne peut être identifié un type particulier et caractéristique de structure ou d’organisation de la personnalité. Tout au plus les chercheurs et les cliniciens font-ils observer que les mécanismes de défense, la nature de l’angoisse et plus généralement l’économique de ces sujets dits toxicomanes ou drogables évoquent bien souvent ce qu’ils sont habitués à rencontrer dans les états-limites de personnalité, mais non exclusivement.

Un ensemble de traits psychopathologiques communs, tous marqués du sceau de la régression, est par ailleurs aisément repérable chez ces sujets, avec ses conséquences sur l’approche thérapeutique.

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 306-323.

    • régression du désir à la demande, de la demande au besoin ;
    • régression du mental au comportemental, du comportemental au corporel ;
    • régression pulsionnelle, de l’agressivité à la violence et du libidinal à l’auto-érotisme.

Dans ce contexte conceptuel l’auteur s’efforcera de mettre en évidence les fonctions à 1’oeuvre dans ce type de posture (ou de vulnérabilité) psychopathologique : essentiellement deux, la fonction addictive et la fonction ordalique, qui seront définies, décrites, analysées et, si possible, rapprochées des différents types de structures.