Archives de catégorie : Les sexualités – 2019, T. 37 n°1

Philippe Givre : clinique de l’impersonnalité

Dans Les poétiques du corps, Sylvie Le Poulichet poursuit son exploration des registres cliniques de l’informe ou de l’impersonnalité. L’accent est ici porté sur le rôle des terreurs archaïques et sur les défauts de transmission à propos des origines, lesquels vont tantôt être la cause de défauts de « prise de corps », tantôt être à l’origine d’identifications d’angoisse ou encore être responsables de la création de théories fantastiques à l’adolescence.

Adolescence, 2019, 37, 1, 177-190.

Claire Squires : de la nymphe à la nymphomanie

L’auteure aborde l’hypersexualité en tant qu’impossibilité répétée de contrôler un comportement sexuel visant à procurer du plaisir et par sa poursuite malgré ses conséquences négatives sur le plan physique, psychologique et social. Nymphomaniac(L. Von Trier), Jeune et Jolie(F. Ozon), La Tête haute (E. Bercot) ainsi que deux adolescentes ayant subi des abus sexuels ou des abandons dans leur enfance permettront de revenir sur les origines traumatiques de l’hypersexualité à l’adolescence.

Adolescence, 2019, 37, 1, 165-176.

Beatriz Santos : on ne naît pas girl, on le devient

Le parcours de transition de la jeune Lara dans le film Girl, de Lukas Dhont, inspire une réflexion sur la représentation du corps des sujets trans au-delà des productions artistiques. Le présent article propose une analyse de cette question en l’articulant avec des travaux sur la production de récits sur la transidentité.

Adolescence, 2019, 37, 1, 157-163.

Stéphanie Pechikoff, Alexandra Drézen : l’adolescence « queer » de Sidonie Csillag

Sidonie Csillag est la jeune patiente homosexuelle de Freud dont il publie le cas en 1920. La cure durera six mois à raison de cinq séances par semaine. Cependant, elle reste, y compris de l’avis de Freud lui-même, une cure marquée par l’impossibilité d’une rencontre avec l’adolescente. Nous proposons de réinterroger cette non-rencontre à la lumière de la théorie queer et des Gender Studies. Nous verrons à cette occasion en quoi la question du genre et celle du queerintéressent la psychanalyse, en particulier dans la prise en charge des adolescents.

Adolescence, 2019, 37, 1, 139-156.

Jean-Baptiste Marchand : la désintrication du genre et du sexuel

Aujourd’hui, l’incongruence de genre chez l’adolescent est comme noyée parmi toutes les questions portant sur la dysphorie de genre en général. De même, force est de constater que rares sont les travaux psychanalytiques sur ce sujet. Ainsi, après une succincte présentation de l’actualité sur l’incongruence de genre chez l’adolescent, les aspects psychodynamiques de ce phénomène seront interrogés à travers des extraits de consultations, et des réflexions psychanalytiques sur le genre et l’adolescence.

Adolescence, 2019, 37, 1, 125-137.

Marion Bernard, Marielle Wathelet, Jessica Pilo, Clara Leroy, François Medjkane : identité de genre et psychiatrie

L’étude a pour objet la fréquence des comorbidités psychiatriques chez les adolescents trans ayant un diagnostic de dysphorie de genre associé, consultant sur le dispositif Transidentité(s) du CHRU de Lille. Ainsi 43 patients ont été inclus, 72.1 % d’entre eux auraient au moins un diagnostic psychiatrique associé. Les troubles anxio-dépressifs seraient les plus représentés. Cette étude confirme la vulnérabilité psychique, voire psychiatrique, de cette population.

Adolescence, 2019, 37, 1, 111-123.

Giuseppe Lo Piccolo : du trauma au photolangage®

Ce texte présente la méthode Photolangage®dans la clinique des agirs adolescents. Il montre comment se dispositif favorise les processus de liaison et de symbolisation en situation groupale, ainsi que les effets d’une double contenance des mouvements pulsionnels, permettant la figurabilité des traces traumatiques liées aux expériences non symbolisées.

Adolescence, 2019, 37, 1, 97-110.

Anaïs Lotte : féminin, violence et défiguration

À travers la rencontre avec une adolescente passée à l’acte violemment au visage, nous pensons la place du visage puis celle du mouvement de défiguration dans le processus de sexuation de l’adolescente. Dans la continuité du corps, le visage est soumis à la violence du pubertaire et à l’exigence du travail de féminin. L’empêchement à intégrer un visage sexué peut entraîner des angoisses de défiguration et des défenses attachées au visage ou encore des violences agies dans la défiguration.

Adolescence, 2019, 37, 1, 85-95.

Frédérique Lavèze-Pommier, Magali Ravit : auteurs de violences sexuelles ?

L’article envisage la spécificité des modalités de soins des adolescents auteurs de violences sexuelles en soins contraints. Ces cliniques et les formes paradoxales de l’expression subjective qu’elles entraînent impliquent de repenser nos cadres et outils conceptuels pour aménager un environnement thérapeutique. Les cas exposés illustreront comment la pensée entre en résonance avec des vécus d’effondrement, d’annihilation et la possibilité d’amener ces patients à élaborer des expériences psychiques.

Adolescence, 2019, 37, 1, 71-83.

Claude Monneret : pornographie et après-coup œdipien

M’appuyant sur la clinique de deux adolescents manifestant une crise œdipienne exacerbée en lien avec des perturbations précoces de la relation à l’objet primaire, le recours à la pornographie dans ses représentations et/ou dans sa pratique correspond à un processus défensif vis-à-vis de la menace traumatique de l’attirance incestueuse à l’égard de la mère et vis-à-vis de la relation génitale qui implique les enjeux de la relation à l’autre. Cette sexualité régressive et défensive concerne beaucoup d’adolescents, à des degrés divers, au début de la crise d’adolescence.

Adolescence, 2019, 37, 1, 59-70.