Archives de catégorie : Identité et transmission – 2017 T. 35 n°2

Olivier Douville : Situations de guerre

Les montages identité/altérité qui caractérisent des adolescents, dans et sous la guerre, sont extrêmement rétrécis, réduits à des formes de Moi idéal, au détriment de la dette à payer à l’Idéal du moi. La condition de l’enfant et de l’adolescent soldat émerge au moment où ce qui se jouerait dans la guerre ne serait nullement l’effet d’une amplification des guerres fraternelles, mais plus précisément le moment où est réduite à rien la moindre fraternité avec l’adversaire, l’ennemi, l’autre.

Adolescence, 2017, 35, 2, 435-443.

Cindy Duhamel, Alexandre Ledrait : Djihad au féminin : promesse d’une solution aux éprouvés pubertaires

À partir d’une pratique auprès d’adolescentes radicalisées, l’analyse clinique de l’une d’entre elles permet aux auteurs de questionner les enjeux intra et interpsychiques de l’engagement djihadiste. Ceci offre les premiers jalons d’une réflexion psychanalytique autour de la résonance entre les discours de propagande et l’épreuve du pubertaire. La radicalisation y est envisagée comme un symptôme, offrant potentiellement au sujet une nouvelle forme de protestation, adolescente et féminine.

Adolescence, 2017, 35, 2, 413-432.

Mickael Benyamin, Gérard Pirlot : Le silence et le mot surprise

Les auteurs, à partir d’une vignette clinique, se proposent de revisiter le silence et l’inhibition du fonctionnement psychique chez les adolescents. Ils s’appuient sur le travail du préconscient dont le rôle est majeur dans le traitement des excitations et de la génitalité propre au processus de l’adolescence et tentent de l’articuler avec une théorie de la technique avec les adolescents.

 

Adolescence, 2017, 35, 2, 403-412.

Charlotte Costantino : Commencer l’histoire

L’auteure interroge les potentialités thérapeutiques offertes par la médiation conte, partant de l’expérience d’un dispositif groupal proposé à des adolescents hospitalisés. Comment cette médiation facilite-t-elle la rencontre avec un analyste et l’initiation d’un processus thérapeutique ? Au regard des potentialités symbolisantes que revêt le conte, comment son utilisation dans un cadre thérapeutique facilite l’organisation des vécus traumatiques liés à la puberté, en écho au travail de rêve ?

Adolescence, 2017, 35, 2, 391-402.

Philippe Givre : La défense par l’absurde

L’auteur met en exergue la propension des adolescents à utiliser la première phase du travail thérapeutique pour dénoncer des circonstances personnelles ou familiales qui ont pu remettre en question une qualité d’étayage identificatoire dont ils avaient pu bénéficier précédemment. Au-delà du trouble identificatoire induit par la sexualisation des identifications à l’adolescence, cette mise à mal de la fonction identificatoire va induire simultanément une rencontre beaucoup trop précoce avec l’absurde.

Adolescence, 2017, 35, 2, 381-390.

Manon Bosc : Être élève, l’identité en question

Cet article part du cas d’un lycéen qui refuse l’enseignement qui lui est donné, et montre comment ce refus peut être sous-tendu par la nécessité de préserver une identité qui se sent mise en question par l’enseignement proféré. Il s’agira de montrer dans quelle mesure la transmission enseignante peut engager pour celui qui la reçoit une réorganisation de l’identité, dont l’originalité se trouve ainsi problématisée.

Adolescence, 2017, 35, 2, 371-379.

Roxane Dejours : Classes préparatoires

À partir d’une recherche menée auprès de cinquante et un étudiants de classes préparatoires, cet article cherche à montrer comment les contraintes encadrant la transmission des savoirs en classe préparatoire conduisent ces élèves à recourir à des stratégies défensives qui, bien que leur permettant de lutter efficacement contre la souffrance, tendent à se constituer comme un obstacle à la résolution des conflits de la fin de l’adolescence et à générer des bouleversement profonds dans leur identité.

Adolescence, 2017, 35, 2, 361-370.

Pablo Votadoro : Entre coupure et rupture

Considérant la valeur signifiante des symboles mobilisés dans les blessures auto-infligées des adolescents, leur fonction anthropologique permet d’accéder à ce qui, derrière la purification et le sacrifice, renvoie à la perte. Or, à l’adolescence, les mouvements autour de la désaffiliation peuvent se trouver aux prises d’angoisses de Rien, conjuguant perte et déréliction. En les figurant sur la scène clinique par des lésions, l’imploration en acte s’associe à l’emprise pour produire une catharsis.

Adolescence, 2017, 35, 2, 345-360.

Alejandro Bilbao, Daniel Jofré : Le travail psychique d’identité

Au travers d’une réflexion concernant le travail identitaire et de transmission psychique entre les générations, cet article se penche attentivement sur le rapport que ces deux dimensions entretiennent pour une compréhension des modes de subjectivation psychique en prenant le paradigme de la filiation comme un élément central.

Adolescence, 2017, 35, 2, 335-343.

Samir Fellak : Les balafres identitaires

L’absence ou la porosité des liens aux objets de l’enfance fissure, chez l’adolescent, la potentialité identificatoire et plonge celui-ci dans un insoutenable et inquiétant sentiment d’étrangeté du Moi. Le dispositif psychothérapique permet au patient d’exprimer sa haine à l’endroit de la mère ou du père, dans une relation de transfert sur le psychanalyste donnant une possibilité de rencontre à un autre, identifié comme « étranger », suffisamment différent (sexuellement) et différencié (narcissiquement).

Adolescence, 2017, 35, 2, 325-333.