Archives par mot-clé : Transsexualisme

Colette Chiland : transsexualisme et homosexualité à la puberté

L’auteur traite de la question des relations entre l’homosexualité et les troubles de l’identité sexuée au moment du tournant que marque la puberté. L’homosexualité ne comporte pas, dans la grande majorité des cas un refus du sexe d’assignation. Le refus du sexe d’assignation s’accompagne souvent d’un attrait pour les personnes du même sexe biologique, mais que le sujet ne considère pas comme homosexuel : cet attrait est la conséquence de son “ vrai sexe ” opposé à son sexe biologique. La pratique sexuelle des transsexuels féminin vers masculin est différente de celles des homosexuelles ; celle des transsexuels masculin vers féminin est différente de celle des homosexuels passifs.

À la puberté, le refus du sexe d’assignation s’accroît ou se révèle ; c’est aussi à la puberté que l’homosexualité prend une forme plus concrète ou apparaît, bien qu’il y ait dans les deux cas des “ vocations tardives ”.

L’étiologie du transsexualisme comme celle de l’homosexualité est incertaine. il ne faut pas se précipiter pour étiqueter homosexuel un adolescent qui a des expériences homosexuelles et pour opérer un adolescent qui en exprime le désir.

 

Colette Chiland : la construction de l’identité de genre à l’adolescence

Après quelques remarques portant sur la terminologie (sexe, genre, identité), un bref rappel sera fait sur la construction de l’identité de genre jusqu’à l’adolescence. Le passage d’une certaine androgynie de l’enfance à la plénitude de l’identité sexuée se fait parfois avec quelques difficultés banales ; c’est aussi le moment où l’accès possible à une sexualité complète et fécondante confirme ou développe l’orientation sexuelle. En dehors de tout trouble du développement du sexe, certains adolescents (transsexuels) ont un refus de leur sexe d’assignation, qui est leur sexe biologique, et demandent une transformation hormono-chirurgicale. Certains adolescents ont un problème d’identité de genre en rapport avec leur trouble du développement du sexe. Au sein de notre culture s’est développé un mouvement « transgenre » qui remet en question le genre et va jusqu’à refuser toute distinction de sexe, posant ainsi des problèmes qui ne sont plus médicaux, mais sociétaux.

Adolescence, 2014, 32, 1, 165-179.