Archives par mot-clé : Complémentarité des sexes

Serge Lesourd : Un nouvel objet du fantasme ?

Le sida s’inscrit comme un retour de la mort dans la sexualité, après la fulgurance du tout jouissance des années de la  » libération sexuelle « . Il vient marquer le passage à la sexualité génitale adolescent d’une tonalité différente qui n’est pas sans évoquer celle des adolescentes freudiennes, Dora en particulier. Ce retour de la mort dans le sexuel génital explique les nouveaux comportements sexuels des adolescents (fidélité, des bébés-couples, viols collectifs) mais teinte aussi toute cure d’adulte d’un rapport au couple et à l’amour différent, faisant du sida un réel objet du fantasme.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 87-91.

Philippe Givre : Amours musicales et musicalité des amours adolescentes

A partir des travaux de Roland Barthes qui établit une équivalence entre musique et discours amoureux, l’auteur cherche à montrer que des intrications étroites se nouent entre la temporalité singulière de l’adolescence, la musique et l’état amoureux. S’il semble difficile de parler d’une distraction amoureuse chez l’adolescent, le souci adolescent semble tout entier dévolu à la quête de l’âme sur et à la recherche des mélodies musicales qui pourront en traduire l’émotion. Or, ce souci qui peut prendre une tonalité obsédante trouve à s’alléger par le biais des rythmes et des sonorités musicales qui entrent en correspondances avec les éprouvés pubertaires. Le discours amoureux de l’adolescent trouverait de façon élective sa traduction dans les choix musicaux qui ponctuent la traversée du pubertaire et de l’adolescence. L’écoute musicale aurait ainsi cette vertu d’accompagner et de soutenir le mouvement transformationnel de l’objet d’amour, à la condition toutefois que le potentiel sublimatoire puisse être convoqué par l’adolescent et servir à cette maturation des choix esthétiques. En offrant une rythmicité harmonieuse et des qualités sensorielles mélodieuses les musiques consensuelles qui scandent la phase de latence et l’entrée dans la puberté entretiendraient, grâce à leurs vertus apolliniennes (plaisir de la bonne forme), une vision harmonieuse de l’existence, avant de céder le pas à des musiques plus sophistiquées et torturées, aux accents dionysiaques, qui tout en maintenant le mythe de l’Unité primitive et de la complémentarité des sexes ouvrent sur une vision tragique de l’existence.