Archives par mot-clé : Clinique de l’événement

Anne Tassel : figures de l’in-distinction sexuelle : les mangas

Le jeu d’échange mis en scène par les mangas entre masculin et féminin semble satisfaire le fantasme et l’angoisse d’in-distinction sexuelle chez l’adolescent, invité par cette lecture à « subir une mutation totale tout en restant le même ». La thématique des mangas souligne l’incidence majeure de ces fantasme de permutabilité des sexes par le travestissement, alors que ceux-ci nous semblent masquer les résistances au choix sexuel. La perméabilité entre figures mâles et femelles, insistant sur la mise en scène d’un exhibitionnisme du féminin, viserait plus à faire « briller » le sexe de la femme, au détriment d’une modification de la relation objectale. L’ajustement de l’ambiguïté sexuelle à la réalité, en réactivant le système projectif, semble se satisfaire d’une image culturelle à la fois ludique et complexe figurant une certaine actualité du travail de différenciation sexuelle.

Mots clés : Identité sexuelle, Exhibitionnisme, Féminin, Projection.

antoine masson : retour vers la rupture afin d’être « soi-même », emporté

À travers une séquence clinique soutenue dans le transfert avec Jérémie perdu dans un sale ennui depuis quatre ans, l’auteur cherche à exemplifier la démarche de la « clinique de l’événement », tant au niveau du mode de diagnostic portant à la fois sur la situation paradoxale et sur le sujet qui tente de s’y reconnaître, au niveau du parcours consistant à faire demi-tour vers le point de fracture de l’existence en se soutenant des diverses formes du « deux » ramenées dans le transfert, qu’au niveau de l’opération de passage qui conjugue la parvenue à une butée et la transmutation du retour en force d’en-avant. L’expérience du poète sert d’appui afin de préciser les enjeux d’un tel parcours clinique qui ouvre au possible à partir d’un point se présentant comme impossible.

Antoine Masson : du saisissement aveugle à la vision subjective, de et par soi-même

À travers une séquence clinique auprès d’un adolescent se présentant comme aveugle, l’article montre la transmutation d’une impossibilité à constituer un horizon de monde subjectif en une capacité, retrouvée dans le transfert, à (se) subjectiver à partir d’un point traumatique et à dresser le théâtre d’un monde intime. Le cheminement thérapeutique part des traces de saisissement du corps et se soutient de l’équivoque diagnostique attestant l’impasse et la tentative d’exister. Il s’agit ensuite successivement, de repérer les impasses de la subjectivation du passage adolescent, de poser des métaphores vivantes pouvant servir d’amorce à une symbolisation, de restaurer de manière progressive la capacité d’organiser une vue du monde et de soi-même, de faire face à ce qui est arrivé, et enfin d’ouvrir à une nouvelle réalité subjective.