Archives par mot-clé : Auto-érotisme

Sophie Maurissen : le masochisme dans le tennis de haut niveau

À partir de notre expérience clinique dans le domaine du tennis de haut niveau, nous interrogeons le rapport à l’érotisme et à l’auto-érotisme chez des joueurs adolescents à travers certains mouvements corporels et musculaires répétés et parfois associés à une douleur physique et morale, afin de démontrer le caractère du masochisme féminin présent dans cette pratique sportive intensive. Pour éclairer la relation à ce type de masochisme théorisé par Freud dès 1924, nous tentons d’établir une distinction entre la jouissance et le plaisir qui peuvent être ressentis par le joueur adolescent dans la pratique du tennis de haut niveau.

Adolescence, 2014, 32, 2, 331-343.

Philippe Jeammet : les liens , fondement du sujet. de la contrainte au plaisir

Il est travaillé ici le lien objectal infra-représentationnel distingué au niveau des représentations différenciées d’objet (relations d’objet) : comment être soi, si pour être soi il faut à la fois être comme l’autre et se différencier de l’autre ? Cette contradiction inhérente au développement qui fait violence à l’adolescent ne peut être pensée qu’après-coup. C’est parce qu’il a pu accepter de se nourrir des autres qu’il peut s’en détacher et se sentir davantage soi-même. Travaillant la qualité des assises narcissiques, l’auteur utilisera les modèles de l’attachement de l’auto-érotisme dans sa fonction de réinvestissement libidinal de l’emprise. La dialectique est celle des ressources internes et du recours au monde externe perceptivo-moteur dont la mission développementale, en particulier par le contre-investissement de la réalité interne.

Viviane Dubol : la prostitution, entre orifices du corps et mots, une expérience de subjectivation ?

Cet article se veut être une réflexion clinique sur l’acte de prostitution et les enjeux psychiques qu’il met en scène. Un retour sur l’histoire des hypothèses de recherche et des moments forts permet de souligner combien le repérage de l’anamnèse et des traumatismes est insuffisant pour comprendre le destin prostitutionnel. L’écoute de la clinique m’a amenée à prendre en compte la force des mots ayant valeur d’injonction comme le “ Tu n’es qu’une prostituée ” ou le “ Je suis une prostituée ” fabriqué par le sujet lui-même. C’est dans ce contexte de sensibilité aux mots que la fonction du “ quatrième personnage ” s’est déployée, comme figure d’un Autre social féminin à qui s’adresserait l’acte de prostitution et de ce qui s’y joue pour le sujet. En effet, et telle est notre hypothèse de recherche, l’érotologie de certaines passes participerait d’une construction de soi à travers des éprouvés auto-érotiques autour des orifices du corps et de ce que la psychanalyse appelle l’objet petit a. Comme l’indique ce que nous avons décrit de “ la passe symbolique ”, l’amour n’est pas absent d’un tel processus de subjectivation.

 

Véronique Dufour, Serge Lesourd : les scarifications, traces du rien

 

À partir d’un travail avec une adolescente qui se scarifie les auteurs proposent une lecture des passages à l’acte sur le corps comme tentative, différenciée selon les pratiques, de construire un objet du désir. Les scarifications procèdent à cette opération par la coupure, là où les piercings soutiennent celle-ci par l’excitation pulsionnelle, ce qui traduit un rapport différencié du sujet à l’Autre.