Archives par mot-clé : Addictions

Ivana Obradovic: drug use and addictogenic society

Ways of using psychoactive substance in adolescence cannot be separated from their social context. The younger generation’s recourse to these substances must be viewed in light of prevailing social norms (speed, performance, pleasure), components of the addiction itself. In the face of the spread of these risky practices, the public sector has developed an adapted treatment format: the “Young Users Consultations”.

Adolescence, 2015, 33, 1, 177-192.

Ivana Obradovic : usages de drogues et société addictogène

Les pratiques d’usage(s) de substances psychoactives à l’adolescence ne sauraient être dissociées du contexte social dans lequel elles s’inscrivent. Le recours des jeunes générations à ces produits doit être mis en regard des normes sociales en vigueur (vitesse, performance, plaisir), composantes de l’addiction elle-même. Pour faire face à l’expansion des usages à risque, les pouvoirs publics ont développé un dispositif adapté, les « Consultations Jeunes Consommateurs ».

Adolescence, 2015, 33, 1, 177-192.

Dominique Agostini : from the “ fateful fork ” to the triangular passage

The author explores the relation to the street from the clinical perspective of phobias and counter-phobias. Both are obstacles to the inside/outside passage and its psychical equivalent, the liaison between interiority and exteriority : without interiority, there is no exteriority and thus no exit through the inside/outside passage and generational and sexual differences. The theme of the “ inner gang ” is deepened in this sense. In the conception developed by the author, only the triangular space is co-extensive with the capacity for differentiating inside and outside, male and female, and different generations in their complementary relations. It is a therefore a passage : one involving the integration of turbulences brought on by the processes of adolescence.

Éric Toubiana : the truck jumping game

The « truck jumping game » is one of the most troubling scenes in Stanley Kubrick’s film A Clockwork Orange. The title of this film, which came out in the 1960’s, is itself intriguing. Today A Clockwork Orange is no less than what it was in 1969: a strangely modern reflection of a dystopia of humankind. Better yet, A Clockwork Orange turns out to be more relevant than ever. We see in it that psychical malaise which is uncontained and finds only the city streets in which to, not say, but show and act the impasses in which the subject is trapped.
The spectacle of this film, and more especially, one its scenes, « the truck jumping game » allows us to see that the notion of risk, from the Greek Rizikon, helps to widen even more the metapsychological analysis of the phenomenon of addiction. The Risk-taker, or the « riskers », would be those who best illustrate the Freudian definition of drive. This recovery of tension is, we argue here, worth much more than the assuaging of tension, at least for those subjects who place themselves in a position of dependence that is as harmful as it is indispensable to the maintenance of a vital homeostasis.

Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 487-495.

Dominique Agostini : de la “ fourche fatidique ” au passage triangulaire

L’auteur explore le rapport à la rue sous l’angle clinique des phobies et contraphobies. Toutes deux font obstacle au passage dedans/dehors et à son équivalent psychique, la liaison intériorité/extériorité : sans intériorité, pas d’extériorité et donc exit du passage dedans/dehors et des différences générationnelles et sexuelles. La thématique du “ gang interne ” est en ce sens approfondie. Seul l’espace triangulaire est, dans la conception développée par l’auteur, coextensif à la capacité de différencier dans leur complémentarité le dedans du dehors, le masculin du féminin et les générations. Un passage donc : celui de l’intégration des turbulences véhiculées par le processus d’adolescence.

 

Eric Toubiana : le jeu du saute-camion

« Le jeu du saute-camion » est une des scènes les plus troublantes d’un film de S. Kubrick, Orange mécanique. Le titre de ce film sorti en salle à la fin des années 60 pouvait déjà intriguer. Orange mécanique n’a rien perdu de ce qu’il était en 1969 : un reflet étrangement moderne d’une dystopie de l’humanité. Mieux, Orange mécanique se révèle être plus d’actualité que jamais. Nous y voyons ce malaise psychique non contenu et ne trouvant que les rues de la cité pour pouvoir, non pas dire mais, montrer et agir les impasses dans lesquelles le sujet est enfermé.

Le spectacle de ce film, et plus encore d’une de ses scènes : « Le jeu du saute-camion », permet de percevoir que la notion de risque, celle du Rizikon grec, permet d’élargir plus encore l’analyse métapsychologique du phénomène de l’addiction. Le Risqueur, ou les « risqueurs » seraient ceux qui illustreraient de manière exemplaire la définition freudienne de la pulsion. La retrouvaille de la tension vaut, nous en posons ici l’hypothèse, bien plus que l’assouvissement de la tension, du moins chez les sujets qui se placent dans une position de dépendance aussi mortifère qu’indispensable au maintien d’une homéostasie vitale…

Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 487-495.