Archives par mot-clé : Objet transitionnel

Hélène Lida-Pulik, Nicole Vacher-Neill, Françoise Penin : psychotropes et adolescence. les enjeux de la prescription en institution

S’il est un sujet complexe en psychiatrie, c’est bien celui de la prescription médicamenteuse et de l’analyse de ses effets objectifs et subjectifs ; chez l’adolescent notamment, pour lequel l’utilisation des psychotropes est relativement récente, même si elle se généralise rapidement. Le modèle de soins institutionnels développé ici repose sur la théorisation proposée par des praticiens expérimentés : l’espace institutionnel thérapeutique y est métaphorisé comme espace transitionnel. Le médicament est alors conçu comme l’un des objets concrets qui vont permettre une médiatisation du lien et l’instauration d’un objet commun et malléable dans la relation transférentielle établie avec le jeune patient. Nous développons les écueils possibles de la prescription et tentons de mettre en relief les aspects subjectifs et intersubjectifs de celle-ci. Si le médicament doit permettre de contenir une pulsionnalité intra-psychique trop débordante chez l’adolescent, il ne doit pas en revanche être utilisé comme outil de maîtrise ou d’emprise sur lui. Un usage « bien tempéré » des psychotropes permettra de travailler utilement avec le patient sur sa conflictualité interne, au sein de l’institution.

Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 759-768.

Anne Joly, Sébastien Dupont : Julie et « Monseigneur » : des carences affectives précoces à la formation d’un compagnon imaginaire à l’adolescence

Le phénomène du compagnon imaginaire a été essentiellement décrit chez l’enfant et la personne âgée, plus rarement chez l’adolescent. Son apparition à l’adolescence peut souvent être confondue avec l’émergence d’idées délirantes et interprétée comme un signe prodromique de schizophrénie. Nous présentons ici le cas de Julie, une adolescente de dix-sept ans, afin d’illustrer l’hypothèse selon laquelle le phénomène du compagnon imaginaire peut apparaître dans un contexte psychopathologique distinct du fonctionnement psychotique. Cette jeune fille a en effet compensé une dépression latente par la compagnie d’un compagnon imaginaire qu’elle nomme Monseigneur. Nous décrivons en détail cette situation clinique, le déroulement des prises en charge thérapeutiques ainsi que l’évolution psychologique de Julie.

Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 829-840.