Monique Schneider : entre l’objet et le témoin, l’ami

L’amitié est d’abord envisagée comme située aux origines de la psychanalyse. Le lien s’établissant entre Freud et W. Fliess représente une structure d’étayage, permettant une superposition entre deux dimensions de l’humain – vie et esprit – ou entre deux disciplines s’appliquant à la connaissance d’un niveau du réel : biologie et psychologie. Le partage en deux domaines se rencontre également dans l’“ auto-clivage narcissique ” analysé par S. Ferenczi, ce qui peut faire comprendre le rôle joué par le trauma, soit dans la naissance d’une amitié,  soit dans la rupture.

L’analyse du couple formé par Freud et E. Silberstein mettra en évidence une autre structure : l’ami y devient le confident auquel est confié l’aveu des rapprochements se situant à l’extérieur du champ de l’amitié. Confident à qui ces rapprochements – Freud parle alors de sa rencontre avec Gisela Fluss – sont offerts comme autant de sacrifices.