Archives par mot-clé : Langue maternelle

Keren Mock : Adopter une nouvelle langue : Aharon Appelfeld et l’hébreu

Le cas singulier de l’hébreu illustre l’itinéraire de l’adoption d’une langue à la fois ancienne et nouvelle au XIXe siècle. Quels processus intrapsychiques sous-tendent l’adoption de cette nouvelle langue qui deviendra une langue maternelle ? Entre désirs d’oubli et de reconstruction, placé sous le signe d’impromptues réminiscences du passé, ce processus d’adoption et de subjectivation est le témoignage d’une nouvelle filiation psychique telle que la relate l’écrivain israélien Aharon Appelfeld.

Adolescence, 2016, 34, 4, 823-832.

Mahommed Ham : de l’errance à l’exil ou le paradigme d’une langue de transfert

À travers une confrontation clinique, l’auteur montre comment l’écoute se trouve malmenée par l’insistance du récit événementiel ; et où justement l’impasse transféro-transférentielle se constitue comme sentiment de remords. Son analyse déploie aussi une heuristique inspirée par leur langue de rencontre et leur langue première, l’arabe. Cette dernière de par sa structuration particulière autorise quelques mots à se constituer en concepts métapsychologiques et en même temps comme reste langagier qui ouvre à une lecture du trauma dont la sortie est inscrite du côté de l’élaboration de la lettre.

Eléana Mylona : tutoiement et vouvoiement  : l’“ un ” devient “ plusieurs ”

À partir du traitement analytique de Sabrina, en se référant au modèle d’Œdipe et à la notion de la pluralité d’aspects du sujet, l’auteur tente de mettre en évidence les liens que le langage effectue au cours de l’organisation psychique à l’adolescence, afin de proposer l’idée d’un aspect opérationnel et fonctionnel du récit de l’adolescent. Ce récit rationnel est défensif à la fois contre le sexuel infantile et contre la désintrication pulsionnelle, alors qu’il permet à l’adolescent de re-accéder à la négation et au jugement de vérité en s’appropriant un certain degré d’indépendance par rapport au principe de plaisir mais aussi par rapport au refoulement.

Cette proposition serait appuyée sur le passage du tutoiement au vouvoiement à l’adolescence. Là où l’un devient plusieurs.

 

Elizabeth Kaluaratchige : la langue « maternelle », l’exil et l’adolescente

Cet article traite de la problématique de la langue « maternelle » de l’enfant fille exilée et de son lien avec la mère pendant le processus pubertaire. Il s’agit d’une relecture théorico-clinique à partir du cas d’une adolescente qui avait énoncé la perte de la langue de sa « maman », dans son rapport avec le travail clinique.

Adolescence, 2014, 32, 1, 139-149.