Archives par mot-clé : Paranoïa

Bernard Duez, Richard Durastante : on paranoia during adolescence. projection or diffraction, between foreclosure and the bond of incompatibility

This article tries to make a distinction between paranoid elements in adolescence and authentic paranoia. It opposes diffraction and projection in order to differentiate the paranoid elements from paranoiac psychosis. It shows how the physical indexes of sexual maturity infer a return of the « originary » and a new interpretation of the primal bonds. According to this interpretation by the psychic environment, the teenager can build new demarcations between intrapsychic, intersubjective, intimacy and otherness. These interpretations enable the teenager to conquer a new intimacy through the bond of incompatibility

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 597-611.

Philippe Gutton : « I accuse »

Paranoiac thinking and functioning have a certain specificity within the process of adolescence. It would be an ordinary or pathological limit imposed upon their creativity, a limit inscribed in the pubertary pictogramme which is carried out not with the Other but against the Other. The basis upon which adolescent creation is carried out is the pubertary state of illusion in the Winnicottian sense in which the « Infantile Ego » and the « pubertary non-yet-an-ego » are in a paradoxical relation. Paranoia would be the effect of a paradoxical injunction coming from the subject and from his environment, attacking the fundamental state of illusion. Starting from this thesis, the features of adolescent paranoia are considered: causalist thinking, the pairing of disavowal-projection, the accusation of the genital body.
The last chapter seeks out possible corollaries of this thesis for adolescent treatment, in order to get around the obstacle of paranoia: working as much as possible in the register of associative thought, refusal of the inside-outside opposition in favour of a mutual relation in the session, which is treated as an observatory for external events regularly recounted by the adolescent, the importance of counter-transference in provoking positive transference.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 571-596.

Jean Gillibert: le principe de rétrospection dans le temps de la cure

Autour de la logique du temps rétrospectif et prospectif de la cure analytique, I’auteur pose la question de la réminiscence, du passé et du futur non prédictif. Il ne faut pas mettre au compte d’une logique de l’inconscient la logique de la temporalité rétrospective, La succession n’est pas incompatible avec l’intemporalité. Succession ne voulait pas dire consécution, causalité. L’inconscient avec Freud n’est que teneur, aura chosale, ce que Freud appelait « représentation de chose ». Le langage ne peut se réduire au signe ou au symbole. Aucun langage ne peut dire ce que je suis. Il y a une rupture fondatrice et thérapeutique entre les significations et le « dire ». Quatre exemples cliniques le montrent. C’est l’effet (la symptomatologie) qui fait croire à une cause et qui cause la cause (là où la psychanalyse s’empêtre dans ce qu’elle a appelé la causalité psychique).

 

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 305-322.

Brigitte Haie : l’adolescence et la paranoïa du lien

Dans cet article, il s’agit de distinguer la « parano » ou « paranoïa du lien » de la structure paranoïaque. À l’adolescence, le sujet se confronte à la panne de l’Autre. Une façon de parer à cette chute, c’est de le faire exister comme son persécuteur. Ainsi la « paranoïa du lien » trouve sa raison d’être, dans cette crise du rapport à l’Autre.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 697-707.

Adrian Vodovosoff : réflexion sur les dimensions de l’acte à l’adolescence à partir du cas clinique d’une jeune fille paranoïaque

Le passage adolescent pose en lui-même la question de l’acte et de ses différentes dimensions, ce que nous abordons dans cet article d’un point de vue clinique. Si l’acte qui sépare le sujet de l’Autre introduit une coupure, il lui permet aussi de trouver une nouvelle position symbolique. Dans cet article nous voudrions réinterroger les dimensions de l’acte et son lien à l’angoisse à partir du cas d’un jeune sujet paranoïaque qui, soutenu par le travail analytique, lutte pour ne pas rejoindre la position d’objet à laquelle peut le réduire les risques qu’entraîne la dimension du passage à l’acte.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 673-679.

Bernard Duez, Richard Durastante : de la paranoïa à l’adolescence. projection ou diffraction : entre forclusion et lien d’incompatibilité

Cet article tente de faire une distinction entre les éléments paranoïdes à l’adolescence et une authentique paranoïa. Il oppose diffraction et projection afin de différencier les éléments paranoïdes de la psychose paranoïaque. Il montre comment les indices corporels de la maturité sexuelle induisent un retour de l’originaire et une interprétation nouvelle des liens originaires. En fonction de cette interprétation par l’environnement, l’adolescent pourra construire de nouvelles délimitations entre intrapsychique, intersubjectivité, intimité et altérité.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 597-611.

Philippe Gutton : « j’accuse »

La pensée ou le fonctionnement paranoïaque a une certaine spécificité au sein des processus d’adolescence. Elle serait une limite ordinaire ou pathologique imposée à leur créativité, limite inscrite dès le pictogramme pubertaire dont le déroulement ne se fait pas avec l’Autre mais contre l’Autre. La base sur laquelle s’effectue la création adolescente est l’état d’illusion pubertaire au sens winnicottien au sein duquel le « moi infantile » et le « non encore-moi pubertaire » sont en paradoxalité. La paranoia serait l’effet d’une injonction paradoxale venue du sujet et de son environnement attaquant l’état d’illusion fondamental. À partir de cette thèse sont compris les traits de la paranoia adolescente : pensée causaliste, couple déni-projection, accusation du corps génital.

Le dernier chapitre cherche les corollaires possibles de cette thèse pour la cure adolescente afin de contourner l’obstacle paranoïaque : travail dans la mesure du possible de l’ordre de la pensée associative, refus de l’opposition dedans-dehors au bénéfice d’une mutualité à l’intérieur de la séance prise comme observatoire des événements extérieurs régulièrement relatés par l’adolescent, importance du contre-transfert provocateur du transfert positif.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 571-596.

Stephan Wenger, Fulvia Raiola : cheval de troie

François et son père, portant le même prénom, forment un duo au fonctionnement paranoïaque. Avec l’arrivée du pubertaire, ce système a décompensé. François a été traité en Centre Thérapeutique de Jour. La psychothérapie psychanalytique institutionnelle offre une souplesse indispensable offrant notamment des opportunités d’adaptation de cadre salutaires. Ce travail en équipe a permis de développer une approche particulière de cette famille.

Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 171-178.

Jacques Vargioni : une grève de la faim en blanc et noir

À la suite d’une anorexie post-traumatique sévère, Imane, dix-sept ans, entama une psychothérapie analytique en institution dont les débuts furent chaotiques. Un rêve, dans lequel figurait un fantasme d’ingestion de lait noir maternel, permit d’engager une mutation. Le transfert servit de support à la mise en mouvement et à l’élaboration d’une série complexe d’identifications à l’agresseur.

Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 159-169.

Marie-Jeanne Guedj : emergencies in adolescence

The author offers some reflections on the basis of experience in a general emergency psychiatric center, which each year receives 700 youths under the age of eighteen, and a reading of Henri Flavigny’s 1984 article on emergency responses to adolescence. The emergency is actually a societal phenomenon which worsens in times of crisis. This article treats the complex temporalities of adolescence and of the emergency, a process which is both intrinsic and environmental, which may or may lead to the emergency ward, just as an emergency may or may not be present in times of crisis. Paranoia is activated in this, and is sometimes the only way of questioning what is false when compromise is not possible. In this way the emergency appears as the receptacle for the impossible adolescence, when subjectivity is at an impasse. It is revealed in an unexpected way as a place for speaking and listening.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 615-626.