Archives par mot-clé : Œdipe

Elizabeth Kaluaratchige : la langue « maternelle », l’exil et l’adolescente

Cet article traite de la problématique de la langue « maternelle » de l’enfant fille exilée et de son lien avec la mère pendant le processus pubertaire. Il s’agit d’une relecture théorico-clinique à partir du cas d’une adolescente qui avait énoncé la perte de la langue de sa « maman », dans son rapport avec le travail clinique.

Adolescence, 2014, 32, 1, 139-149.

François Richard : le complexe d’œdipe existe-t-il toujours ? l’identique et la différence. débat avec Françoise Héritier

Cet article discute l’hypothèse selon laquelle, dans la société contemporaine, le complexe d’Œdipe se complexifie mais existe toujours comme organisateur central de la psyché.

Un débat avec les points de vue de l’anthropologie – et en particulier avec Françoise Héritier et sa théorie de « l’inceste du deuxième type » (entre une mère et une fille qui ont le même amant) – introduit à une reproblématisation des notions d’homosexualité primaire, d’intersubjectivité et de tiercéité. La question de la différenciation peut ainsi être mieux pensée dans son rapport à la subjectivation : y a-t-il risque de dé-différenciation psychotisante dans l’inceste ? Qu’en est-il des troubles psychiques à l’adolescence où les phénomènes de régression vers des situations groupales où prévalent les fonctionnements limites ?

L’identique dont parle Françoise Héritier ne correspond pas terme à terme à l’économie libidinale narcissique. Il faut relancer le dialogue historique entre psychanalyse et anthropologie (A. Green et J. Lacan avec C. Lévi-Strauss, plus récemment les échanges avec M. Godelier et B. Juillerat) à partir d’une réflexion sur le devenir de la fonction paternelle aujourd’hui – dans le prolongement de la discussion critique de la théorie de l’inceste du deuxième type, et d’un exemple de société traditionnelle sans pères et des néo-parentalités contemporaines.

Le triangle œdipien apparaît comme susceptible de prendre des formes variées.

Adolescence, 2014, 32, 1, 23-46.

François Richard : discussion 1

L’auteur dégage les axes originaux de la présentation clinique de Kari Hauge : la combinaison d’une technique d’aménagement de la régression de la jeune adolescente comme dans une cure d’enfant, avec une technique de la rencontre basée sur la spécificité de la dimension adolescente – la formulation d’interprétations portant à la fois sur les contenus inconscients et la relation actuelle entre la patiente et l’analyste. Cette pratique permet une élaboration des complexes œdipiens infantiles réactualisés par l’adolescence tout en facilitant une reprise des processus de subjectivation, une fois les besoins de dépendance reconnus.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 29-40.

Laurent Carrive : le sujet ce héros. mais comment rentrer dans la ronde ?

Cet article se propose d’aborder les problématiques adolescentes de l’acte et ses thématiques associées, la solitude et l’échec, à partir de leurs liens psychanalytiques avec la structure du mythe du héros. Dans un premier temps, nous rappellerons en quoi l’adoption par Freud du mythe d’Œdipe reste une démarche épistémologique d’une grande cohésion, présageant encore de riches enseignements.

Nous expliciterons ensuite l’analogie fondamentale à établir entre la structure circulaire de la causalité mythique et le processus œdipien de subjectivation. Enfin, nous montrerons que la réactivation du complexe d’Œdipe à l’adolescence laisse apparaître le lien structurel profond, reliant Œdipe, héros tragique, à la science moderne.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 429-438.

Cindy Vicente, Philippe Robert : du fantasme de l’enfance « on bat un enfant » à l’acte d’adolescence « je bats mon parent »

Freud aborde le fantasme de fustigation « on bat un enfant » comme faisant partie de la dynamique psychique de tout individu. Il se manifeste à la fin de la période infantile et est issu de remaniements psychiques rythmés par trois phases. Une réécriture de ce fantasme émerge lors de l’adolescence. Frapper le parent est considéré comme la mise en acte de ce que tout adolescent fantasme : « Je bats mon parent ». On comprend que les phases surviennent de façon télescopée, toutes au même moment, portées par la flambée pubertaire. Chacune vient marquer un mouvement différent d’élaboration de la séparation d’avec les figures œdipiennes. La réémergence de ce fantasme à l’adolescence vient déborder le système de pensée, laissant coexister de forts désirs œdipiens tout en punissant un autre de ne pas les avoir arrêtés.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 37-47.