Archives par mot-clé : Fantasme

Hubert Lisandre : Prévenir l’ange ?

Bien que le  » jeune homosexuel  » ne constitue pas un risque spécifique au regard de la contamination du VIH, il peut être étudié comme figure privilégiée des enjeux psychiques qui guideront la prévention effective, notamment dans son rapport au père (œdipien). Extraite d’une recherche sur la dimension inconsciente de la prévention, l’analyse du discours de Gabriel permet de mettre en évidence un  » angélisme  » problématique, qui peut être considéré comme facteur de risque réel, et interroge en retour les politiques de prévention actuelles, ainsi que la position du psychologue face au  » jeune « , sur le chapitre de la sexualité.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 105-122.

Brigitte Haie, Jean-Jacques Rassial : l’adolescence : moment de construction du sinthome ou de refonte du fantasme ?

Cet article tentera d’articuler deux approches théoriques et complémentaires de l’adolescence : le fantasme et sa refonte d’une part, le sinthome adolescent d’autre part. Nous partirons du terme de sinthome apparu dans la théorie lacanienne et de son usage spécifique lors du moment logique de l’adolescence. Puis nous aborderons “ la refonte du fantasme à l’adolescence ”. C’est une conception du fantasme adolescent (la spécificité du poinçon dans le mathème) qui permet de retrouver les fondements primaires de la construction du sinthome. Ainsi, cet article qui met en évidence la proximité de la fonction du sinthome avec celle du fantasme, donne quelques voies nouvelles quant à la psychopathologie de l’adolescent mais surtout sa direction de cure.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 237-247.

Philippe Givre : Michael Jackson : fantasmes à vif

L’existence de Michael Jackson s’apparente à un long one man show qui s’est achevé alors qu’il avait tout juste cinquante ans. Qu’a pu représenter, en premier lieu pour lui-même, cette adolescence de star à laquelle il fut convié ? Simultanément en effet, les transformations physiques de la puberté vont être pour lui génératrices d’angoisses massives, responsables d’attaques virulentes et renouvelées contre son propre corps, jusqu’au point de produire une véritable déstructuration de son apparence physique. L’impossibilité d’assumer ces éléments inhérents au pubertaire fut toutefois partiellement contrebalancée par la valeur sublimatoire de sa créativité artistique. Ainsi le moonwalk, véritable signature de l’artiste, expression agie et performée, pourrait être la traduction d’un scénario fantasmatique étroitement intriqué au traumatisme de la puberté et à la castration maternelle. Le recours à un phénomène « d’extimisation » de la réalité interne aurait ainsi réussi à produire une actualisation sublimée de fantasmes ainsi transfigurés au plus vif de sa création esthétique.

Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 1005-1030.

Cindy Vicente, Philippe Robert : du fantasme de l’enfance « on bat un enfant » à l’acte d’adolescence « je bats mon parent »

Freud aborde le fantasme de fustigation « on bat un enfant » comme faisant partie de la dynamique psychique de tout individu. Il se manifeste à la fin de la période infantile et est issu de remaniements psychiques rythmés par trois phases. Une réécriture de ce fantasme émerge lors de l’adolescence. Frapper le parent est considéré comme la mise en acte de ce que tout adolescent fantasme : « Je bats mon parent ». On comprend que les phases surviennent de façon télescopée, toutes au même moment, portées par la flambée pubertaire. Chacune vient marquer un mouvement différent d’élaboration de la séparation d’avec les figures œdipiennes. La réémergence de ce fantasme à l’adolescence vient déborder le système de pensée, laissant coexister de forts désirs œdipiens tout en punissant un autre de ne pas les avoir arrêtés.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 37-47.

Serge Tisseron : clinique du virtuel : rêvasser, rêver ou imaginer

L’auteur reprend la distinction établie par D. W. Winnicott entre trois formes d’activité représentative (rêvasser, rêver et imaginer) et montre qu’elle permet d’établir une typologie des façons de jouer aux jeux vidéo. Ces trois façons de jouer s’opposent à la fois par le mode d’investissement des objets  présents sur l’écran et par le mode de relation du joueur à ses objets internes. Ce modèle rompt avec celui de l’addiction tout en fondant une approche clinique et thérapeutique des différentes catégories de joueurs.

Adolescence, 2012, T. 30, n°1, pp. 145-157.

Marie Jejcic : abord clinique donc social d’un crime

D’une part, les institutions d’adolescents accueillent tout type de demandes ; de l’autre, l’extension de la délinquance a pour effet de socialiser le crime. En conséquence, le thérapeute peut accueillir des situations au carrefour du pénal, de la clinique et du social, comme ce fut le cas pour un jeune criminel que nous avons reçu. Du bousculement de la pratique clinique, le praticien se devant de pouvoir répondre d’une éventuelle récidive, nous rendons compte de l’option clinique prise, qui privilégia le fantasme plutôt que les pulsions, façon qui nous sembla la plus honnête pour assumer notre responsabilité sociale.

 Adolescence, 2013, 30, 4, 945-956.