Archives par mot-clé : Conversion

Claire Lesegretain : the religious landscape of today’s youth

The author, chief reporter on religious affairs for the newspaper “ La Croix ”, paints a picture of the religious world of young people today. Adolescents, who are rather uninformed about religious matters, tend to develop spiritual curiosity without actually belonging to any religion, “ off the beaten track ”. However, for some of them real conversions may occur at this period in life. One should also note the success of rallies such as World Youth Day, where the young can experience a more emotional, warm and festive form of religious practice.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 193-199.

Gérard Bonnet : mysticism and conversion in adolescence

The author approaches mystical experience using classical narratives such as Plato’s myth of the cave and Moses’ conversion to shed light on accounts that come to us from current psychoanalytical practice. He shows that mystical experience is an intense moment, wherein the subject experiences in a flash the sensation of attaining the ideal enjoyment that was madly imagined in childhood and plunges in with pleasure, without knowing exactly what is going on. This is also the moment when the flaws and the shadows of early experiences come back to him in a painful way, and when he is in danger of giving in body and soul, since these are so dissociable from the enjoyment in question, which lends itself to symptoms, to addictions, and to passages to the act which are under their rule. It is finally and above all the instant where he is obliged to assume responsibility for the conflicts that result, if he wishes to balance these exceptional experiences, whose hopes he bears in the deepest part of himself, and the reality in which he must invest himself today.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 41-63.

Jacques Arènes : fête et religion : un espace de subjectivation

La fête est née dans l’environnement religieux mais la fête religieuse a évolué dans son contenu et dans ses buts. Le « nous » s’y éclipse au profit de la valorisation narcissique et de la recherche de subjectivation. Certains aspects de la fête religieuse sont investis aujourd’hui comme espaces de conversion et de transformation de soi. Dans tous les cas, le sujet adhèrera au « nous » religieux d’une manière intermittente, dans des moments de capillarité fusionnelle, éventuellement renouvelés dans le temps, sans pour autant s’inscrire dans une église. Le festif sera autant le moment de rencontre avec Dieu que la scène imaginarisée de confrontation à son propre destin.

Gérard Bonnet : symptôme et conversion

 

Le terme conversion, proposé très tôt par Freud, désigne le passage d’une expression psychique à sa manifestation somatique. L’auteur rappelle pourquoi il en propose une conception élargie, faisant de la capacité de conversion une potentialité intrinsèque au symptôme comme structure. Il pose ensuite la question du statut de cette notion à l’adolescence. Non seulement on y assiste souvent à des conversions au sens restreint, mais le long cheminement qui s’impose alors reprend souvent tel ou tel trait de la conversion entendue au sens large. Ce parcours est commenté à partir d’un cas de soliloquie transitoire, déjà proposé dans un article sur la honte, qui s’apparente à une conversion de type philosophique ou religieuse. C’est l’occasion de signaler le rôle joué successivement par les idéaux, l’affect, le fantasme, « l’autre étranger », et surtout de préciser en quoi consiste la capacité de conversion. Il s’agit du ressort qui assure l’encaissement des séductions précoces ainsi que la réaction qui s’ensuit, ce qui donne au sujet la capacité à régresser et à rebondir, à s’enfermer et à s’ouvrir, indispensable à son ancrage dans l’univers où il est appelé à vivre.

Gérard Bonnet : les idéaux à l’adolescence

On met souvent la crise adolescente telle qu’elle se manifeste aujourd’hui dans les banlieues sur le compte d’une « maladie d’idéalité ». L’auteur montre qu’il s’agit moins d’un manque, que d’un trop d’idéaux matériels qui empêchent l’adolescent d’adhérer à des valeurs universelles facilitant son insertion. Pour montrer comment une évolution est possible, il analyse le film des frères Dardenne, La promesse, où l’on peut suivre pas à pas cette évolution et en analyser les différentes composantes. Il situe cette évolution dans le processus de conversion au sens large et souligne le rôle majeur joué par la référence à l’imago maternelle.

Claire Lesegretain : le paysage religieux des jeunes aujourd’hui

L’auteur, Grand reporter du Service Religion à “ La Croix ”, brosse un tableau de l’univers religieux des jeunes aujourd’hui. Les adolescents, assez ignorants en matière religieuse, auraient tendance à développer une curiosité spirituelle sans pour autant appartenir à une religion, forme de “ hors-piste ”. Par contre, pour certains de réelles conversions émergent à cette période de la vie. Il est à noter, aussi, le succès des rassemblements tel que les Journées mondiales de la jeunesse, où est expérimentée une pratique religieuse plus émotionnelle, chaleureuse et festive.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 193-199.

Gérard Bonnet : mystique et conversion à l’adolescence

L’auteur aborde l’expérience mystique à partir de récits classiques tels que le mythe de la caverne et la conversion de Moïse pour éclairer des témoignages qui nous viennent de l’écoute analytique la plus courante. Il montre que l’expérience mystique est un moment intense, où le sujet éprouve en un éclair la sensation d’accéder à la jouissance idéale qu’il a imaginée follement dans l’enfance et s’y plonge avec délices sans savoir exactement de quoi il s’agit. C’est aussi le moment où lui reviennent douloureusement les failles et les ombres de ces expériences premières, et où il risque de s’y soumettre corps et âme tellement elles sont indissociables de la jouissance en question, s’adonnant à des symptômes, des addictions ou des passages à l’acte qui sont directement sous leur gouverne. C’est enfin et surtout l’instant où il est obligé d’assumer les conflits qui en résultent s’il veut faire la part des choses entre ces vécus exceptionnels dont il porte l’espérance au plus profond de lui-même et la réalité dans laquelle il est appelé à s’investir aujourd’hui.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 41-63.

Vincent Cornalba : l’adolescent converti

L’objet de cet article est l’étude du travail de conversion dans la dialectique portée par tout phénomène rituel. L’obligation est faite au sujet de changer, mais sans pour autant oblitérer la décision qui lui revient. L’auteur aborde l’effet de conversion comme une part active à l’égard de laquelle tout sujet confronté au rite est tenu de se prononcer. La conversion se manifeste à travers la recherche d’une autre façon de dire, susceptible de traduire à la fois la correspondance et l’écart existant entre la promesse d’un nouveau statut et le postulat de bases subjectales immuables. Car pour que la conversion permette au rite d’opérer, il faudrait conjointement un effet de chute avec, concurremment, le passage au crible d’un certain rapport à soi-même et au monde.

Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 509-518.