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Christian Bonnet, Stéphanie Pechikoff : à l’ami à l’amour

L’Ami est-il un “ même ”, un “ modèle ”, une “ figure d’investissement homosexué ” ? Ces interrogations sont repensées à partir de deux récits cliniques et plusieurs propositions. Tout d’abord l’Ami prend place dans un espace potentiel, un “ entre-deux ” et ne se confond pas avec le sujet. Ensuite, il apparaît cliniquement (cas de Sabrina) que l’Ami est souvent la condition de la rencontre pour le sujet avec un objet d’amour et d’érotisation. Il y a donc une triangulation complexe impliquant : Sujet, Ami, objet d’amour. Une série d’opérations dialectiques définissent leurs liens sur un mode complexe de semblance/différence.

Le modèle freudien de la triangulation œdipienne est mobilisé, notamment au travers du roman familial, pour analyser le récit clinique de Sophie. Les désirs incestueux autant que fratricides auraient leur place dans les termes du vaudeville amoureux entre Sujet, objet, Ami… Nous concluons en proposant que le temps du juvénile soit pensé comme un roman amical œdipien forgé par des investissements envers l’Ami et l’objet. Le concept de blason complète le processus dialectique attenant au lien Sujet-Ami et devient par là emblématique de ce que nous nommons Amitié.

Christian Bonnet, Stéphanie Pechikoff : guenièvre en ses blasons

Si l’enfant construit son identité à partir des bouts de discours le concernant qu’il attrape dans l’environnement winnicottien, l’adolescent accèderait à une identité sexuée à travers un processus que nous proposons de nommer “ blason ” : des fragments du corps, érotisés par le jeu des pulsions partielles, se verraient par ce processus affectés à un ensemble constitutif de l’identité sexuée. Le cas d’Akira, qui capture grâce à l’appareil photo de son téléphone portable des bouts du corps de son amie, permet d’interroger cet aspect blasonné de la construction de l’identité sexuée du sujet, voire de l’objet, à l’adolescence.

Christian Bonnet, Stéphanie Pechikoff : adolescent romance and pubertary scenes

We suggest the notion of adolescent romance, to be understood in this way : the articulation of the structure of the family romance with pubertary scenes, as « new » scenes or composition/creations, within a dimension that is more elaborative than defensive. The adolescent romance is not a simple re-issue, but rather the creation of a desiring scenario whose movement requires three logical steps: a switching on of the structures of family romance ; then, the highlighting of pubertary scenes composed of « blazons » attached to the desiring axes ; and lastly, a narrative movement which produces this adolescent romans in the transference in the clinical exchanges. In the cases of Gunther and Celeste, the romances are analyzed, their forms as well as their functions of elaboration and of psychical construction in the service of adolescens processes. The adolescent romance, when it reveals itself in the transference, is specific and is distinguished from the Freudian family romance by the representativeness of the pubertary scenes.

revue Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 787-800.