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Bernard Duez : l’enfermement et les issues de l’indécidabilité

 

Après un bref rappel ethnologique et historique l’auteur met en évidence le travail de l’enfermement psychique en montrant comment cet enfermement suppose une mise en scène. À partir d’un exemple clinique, en insistant sur la dimension de scène et sur la notion des groupes internes, il montre comment les moments de renfermement à l’adolescence s’inscrivent dans un contrat inconscient entre l’adolescent et le monde adulte. Il apparaît que l’enfermement se situe dans une problématique de l’intrusion qui renvoie à l’insuffisance originaire du sujet humain. Le travail des groupes internes, qui oscille entre lien vers l’autre, appropriation de soi et enfermement a pour fonction de transformer l’état traumatique que l’auteur définit comme une état subjectif ambigu qui affronte le sujet à l’indécidabilité, à l’impossibilité à destiner ses pulsions. L’invention du lien d’incompatibilité  est une tentative de se dégager de cet état et engage le travail des groupes internes.

Bernard Duez, Richard Durastante : de la paranoïa à l’adolescence. projection ou diffraction : entre forclusion et lien d’incompatibilité

Cet article tente de faire une distinction entre les éléments paranoïdes à l’adolescence et une authentique paranoïa. Il oppose diffraction et projection afin de différencier les éléments paranoïdes de la psychose paranoïaque. Il montre comment les indices corporels de la maturité sexuelle induisent un retour de l’originaire et une interprétation nouvelle des liens originaires. En fonction de cette interprétation par l’environnement, l’adolescent pourra construire de nouvelles délimitations entre intrapsychique, intersubjectivité, intimité et altérité.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 597-611.

Bernard Duez : mort nécessaire et mort suffisante : deux figures de l’initiation à l’adolescence

L’auteur analyse le mécanisme de la construction suicidaire à l’adolescence. Cette conduite est un avatar du fantasme initiateur du retour l’originaire à l’adolescence : l’auto-engendrement en présence d’au moins un autre et son inverse l’auto-destruction en présence d’au moins un autre. Il montre comment l’adolescent convoque l’intrus dans sa dynamique psychique scénalité/obscénalité en confrontant au moins un autre à l’effroi de la mort. Si l’autre ou les autres effrayé(s) demeure(nt) présent(s) l’adolescent peut penser que malgré l’effroi intrusif qui l’habite il demeure humain. Dans le cas contraire, la conduite suicidaire ou meurtrière peut intervenir. L’entrée dans l’adultité nécessite que l’adolescent se confronte à une mort nécessaire, celle qui l’inscrit comme mortel dans l’humanité, et à une mort suffisante pour qu’au-delà des objets d’amours infantiles éternels, il puisse investir des liens de désir par rapport à des objets d’amour périssables.

Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 269-279.