Archives de catégorie : Temporalité – 2004 T. 22 n°4

René Roussillon : la pulsion et l’intersubjectivité

L’auteur essaye de penser ce que pourrait être une conception psychanalytique de l’intersubjectivité qui respecterait la double référence à l’inconscient et à la sexualité infantile. Il lui semble qu’il est nécessaire alors de souligner la valeur “ messagère ” de la pulsion et de ses modes de représentance. Deux vignettes cliniques mettent en évidence comment la pulsion se compose ou se décompose aussi en fonction de la réponse de l’objet autre-sujet, ainsi que les dimensions inconscientes des messages agis dans la situation de face à face. Puis une décomposition des différents “ brins ” de l’expérience de satisfaction ouvre la question d’une conception du sexuel infantile qui inclut l’objet comme autre-sujet dans son organisation. La question de l’adolescence est enfin reprise comme moment de la retrouvaille du sexuel infantile ainsi redéfini en fonction du corps à corps du sexuel adolescent, mais aussi comme menace de confusion liée à cette retrouvaille.

André Green : psychanalyse et temporalité. entretien avec françois richard

Dans cet entretien, répondant aux questions posées par François Richard, André Green revient sur ses travaux désormais classiques sur la temporalité (La diachronie en psychanalyse, Le temps éclaté). Il les replace dans le contexte intellectuel et psychanalytique de l’époque, précise ses positions sur les relations entre structure et développement et sa conception du Moi-Sujet. Ceci l’amène à approfondir ses conceptions concernant les relations entre cas-limite et psychose à partir des propositions de Freud sur la mélancolie, et du même coup à discuter la technique et l’éthique des prises en charge cliniques.

La question des relations entre psychanalyse et temporalité définit l’adolescence comme exemplaire d’une potentialité psychotique dont André Green cherche à théoriser la spécificité tout en prenant en compte la dimension sociale et culturelle.

Catherine Chabert : le temps du passé : une forme passive ?

À partir de fragments cliniques et de réflexions métapsychologiques, sont avancées des hypothèses de travail tendant à mettre en évidence comment, à l’adolescence, les symptomatologies compulsives visent l’arrêt du temps par un contre-investissement majeur de la passivité. En refusant activement les effets de l’absence et de la perte d’une part, et ceux de la castration inhérente aux processus identificatoires d’autre part, ces adolescents tentent d’annuler le passage du temps et les changements qui en témoignent.

François Richard : temporalité, psychose et mélancolie à l’adolescence

Dans cet article, l’auteur montre comment le concept de subjectivation est issu de la clinique des états psychotiques à l’adolescence. Ceux-ci sont reliés à un noyau mélancolique parfois difficile à repérer sous le conflit pulsionnel pubertaire. À partir d’un cas clinique d’entrée dans la psychose à l’adolescence, la relation fondamentale entre psychose, temporalité et mélancolie est reproblématisée d’une façon susceptible de rendre compte des symptomatologies d’allure “ cas-limite ” dans une théorisation post-freudienne tenant compte de certains apports de Green et Racamier.

Jacques Hochmann : la nostalgie de l’éphémère

Variation autour de l’article de Freud sur le Sentiment de l’éphémère, ce travail insiste sur l’importance de l’affect de nostalgie dans la constitution de l’activité mentale. S’identifiant au plaisir nostalgique de la mère en train de rêver, l’enfant introjecte un plaisir d’évocation et de mise en narration de son expérience, indispensable à l’investissement de son fonctionnement psychique et du travail de deuil qui lui est corrélé.