Archives de catégorie : Haine – 2015 T. 33 n°2

Jacques Sédat : la haine dans la construction de la psyché

Étape décisive dans la construction de l’enfant, la haine exprime une destructivité qui surmonte la résistance initiale à l’autonomie. Freud l’illustre par le Fort-Da où l’enfant exerce, puis dépasse sa pulsion d’emprise. Et D. W. Winnicott insiste sur le rôle crucial de la mère durant cette étape où la haine se retourne contre elle. Pour Freud comme pour D. W. Winnicott, la haine est à l’origine de la pensée : sans haine, pas de séparation ; et sans séparation, pas de construction du corps-psyché.

Adolescence, 2015, 33, 2, 331-339.

Olivier Douville : violence, haine et honte

À partir de plusieurs terrains en Afrique de l’Ouest et Asie du Sud-Est, cet article vise à étager les affects de honte et de haine qui ne manquent pas de s’exaspérer lorsque le sujet, naguère mis en dehors du lien social par des violences sociales et politiques, se retrouve convié à retrouver assise dans les fils d’un dialogue possible au sein duquel se reconfigurent les logiques des légitimités, des affiliations et des filiations.

Adolescence, 2015, 33, 2, 311-321.

Michel Vincent : haine et traumatisme au début de l’adolescence

Après avoir brièvement évoqué les théories freudiennes sur la haine et les trois positions que j’ai proposées d’étudier à l’adolescence, une observation clinique permettra de mesurer le poids des transformations pubertaires à partir des expériences infantiles chez des patients atteints de maladies somatiques graves. Ces pathologies ne sont pas l’expression de conflits psychiques spécifiques, de tels troubles somatiques mobilisent les ressources du fonctionnement mental pour y faire face au mieux.

Adolescence, 2015, 33, 2, 301-309.

François Ladame : haine et adolescence : qui hait qui ?

La question de la haine et de l’adolescence est vue comme un jeu de miroir : d’un côté, la haine que peut ressentir l’adolescent et qui peut être une haine de l’autre comme une haine de soi ; de l’autre côté, la haine dont l’adolescent peut être la cible, la haine contre les adolescents.

Adolescence, 2015, 33, 2, 289-299.

Houari Maïdi : la révolte narcissique

La haine est profondément de type narcissique. Elle traduit une défense archaïque, une protection extrême contre la menace d’effondrement psychique et narcissique. Elle peut être inoffensive, ou au contraire agressive et destructive, cherchant à abolir l’altérité. À l’adolescence, le mouvement affectif de haine semble nécessaire à l’endroit des objets parentaux et plus globalement vis-à-vis de l’environnement car l’adolescent a le sentiment d’être « mal regardé », passivé ou féminisé.

Adolescence, 2015, 33, 2, 277-288.