Archives de catégorie : Corps blessé – 2016 T. 34 n°3

Élise Ricadat, Sophie Fradkin, Marco Araneda : Cancer : une autre latence ?

L’entrée dans la dynamique pubertaire marque généralement la fin de la latence. Qu’en est-il dans le contexte d’une atteinte cancéreuse dont les traitements provoquent un mouvement de désexualisation ? À partir d’expériences cliniques et d’entretiens de recherche menés dans le cadre d’un service hospitalier pour adolescents et jeunes adultes, les auteurs interrogent les effets de la maladie grave sur les modalités de sortie de la latence et l’avènement des réorganisations génitales.

Adolescence, 2016, 34, 3, 539-549.

Karinne Gueniche, Sarah Vibert, Chloé Ouallouche, Nicole Nataf, Michel Polak : annonce d’une agénésie utéro-vaginale

À l’appui des données cliniques et projectives issues d’une recherche médico-psychopathologique proposée à des patientes atteintes d’une agénésie utéro-vaginale, notre travail propose l’analyse d’une réaction fréquente de nature anorectique et/ou boulimique à l’annonce diagnostique au moment de l’adolescence. Une étude de cas étaye notre réflexion sur l’accès à la vie sexuelle féminine et porte l’accent sur le traitement psychique à l’œuvre dans la construction de l’intériorité psycho-corporelle.

Adolescence, 2016, 34, 3, 525-538.

 

Anne Boissel : Adolescents cérébro-lésés

Les effets à long terme d’un traumatisme crânien grave survenant chez l’enfant et l’adolescent, sont souvent sous-estimés. Or, la gravité des séquelles, notamment cognitives et comportementales, d’un traumatisme crânien augmente de façon inverse avec l’âge de la survenue du traumatisme. À travers le récit d’une psychothérapie d’un adolescent traumatisé crânien, il est proposé un cadre spécifique de travail psychothérapique pour les adolescents cérébro-lésés.

Adolescence, 2016, 34, 3, 511-524.

Alix Bernard : Subjectivation du handicap

À travers l’évocation de deux patients sourds, ce texte propose de réfléchir à la subjectivation du handicap à l’adolescence. Ce processus semble étroitement lié à la capacité de l’environnement à accueillir le désir d’autonomie et l’altérité de l’enfant, à le laisser rencontrer de nouveaux objets d’amour et également des pairs. Cette condition permet au sujet de passer d’un corps potentiellement à réhabiliter à un corps désirant et d’intégrer le handicap comme partie de son être et de son histoire.

Adolescence, 2016, 34, 3, 499-510.

David Le Breton : Changer de peau à l’adolescence

Les interventions sur la peau sont des tentatives de remaniement des frontières entre dehors et dedans, un outil de franchissement d’un passage délicat vers l’âge d’homme ou de femme. Coiffure, peau (maquillage, tatouages, piercings, chirurgie esthétique), ou vêtements, chaque jeune est surinformé sur les looks possibles et sur leur réception par les autres. Tentatives de contrôle de l’image de soi ou dans les scarifications par exemple, volonté d’échapper à une identité intolérable.

Adolescence, 2016, 34, 3, 489-498.

Nicolas Girardon, Amélie Bremare : Accident et enjeux psychiques du soin

À partir de leur expérience clinique complémentaire en service de Médecine Physique et Réadaptation, les auteurs proposent une analyse de l’impact physique, psychologique et familial des adolescents accidentés gravement. Toutes ces dimensions doivent être prises en compte suffisamment afin d’améliorer la contenance institutionnelle qui sera déterminante pour accompagner au mieux ces adolescents porteurs d’un handicap physique secondaire.

Adolescence, 2016, 34, 3, 479-487.